Tribune – Olivier Jean-Marie | En France Hexagonale et en Martinique le premier tour des élections législatives a été marqué par une abstention record : 51% en France Hexagonale et 74% en Martinique.
Tous les journalistes l’ont souligné et tous les acteurs politiques l’ont regretté. En effet, l’abstention au premier tour des élections législatives permet de mesurer l’implication des citoyens dans la vie politique du pays.
Cette abstention croissante est l’une des manifestations de la défiance des citoyens quant au personnel politique. L’abstention pose la question de la légitimité des décisions des élus lorsqu’ils ne représentent plus, en moyenne, que 15 à 25% des inscrits.
Alors, que faire pour tenter de résoudre cette difficulté ?
Avec d’autres citoyens, je propose 3 pistes
1. LE VOTE OBLIGATOIRE
Alors oui, je sais ! On me dira que c’est un vieux débat. Il est en effet récurrent à l’Assemblée Nationale : plus de 50 propositions de loi se sont succédé depuis 1871.
Claude Bartolone, ancien Président de l’Assemblée Nationale, a actualisé cette proposition du vote obligatoire dans le rapport « Libérer l’engagement des Français et refonder le lien civique » qu’il a remis le 15 avril 2015 au Président François HOLLANDE.
De quoi s’agit-il ? Il de faire du vote une obligation assortie de sanction si elle n’est pas exécutée.
Actuellement, en France, le vote est un droit et rien n’oblige les électeurs à aller voter. A une exception près : le vote des grands électeurs aux élections sénatoriales est obligatoire, sous peine d’une amende de 100 euros.
En Europe, le vote est obligatoire et l’abstention est sanctionnée en Belgique, au Luxembourg, en Grèce, au Liechtenstein, à Chypre ainsi que dans le canton suisse de Schaffhouse. Dans ces pays, ne pas voter est passible de sanctions pécuniaires ou administratives. Les sanctions vont de l’amende à la déchéance des droits civiques ou sociaux.
A l’extérieur de l’Europe, le vote est également obligatoire dans plus de 30 pays au Brésil, en Turquie, au Mexique, en Equateur, au Pérou, au Paraguay, au Panama, en Bolivie, en Argentine, au Costa Rica, au Honduras, en République Dominicaine, en Thaïlande, en Egypte, au Gabon, au Liban, ou encore en Australie. Des pays où les taux de participation avoisinent les 80%.
Selon les cas, l’abstention est sanctionnée ou non. En Australie, par exemple, l’obligation de voter, instaurée en 1924, permet aujourd’hui au pays d’afficher des taux de participation record. Plus de 93 % des électeurs se sont rendus dans les urnes aux législatives de 2013. Les réfractaires, eux, doivent justifier de leur absence dans l’isoloir, sous peine de recevoir une amende allant jusqu’à 100 dollars (71 euros).
En Belgique cette obligation est assortie de sanctions pécuniaires et administratives dissuasives. Selon le code électoral belge, l’abstentionniste encourt en effet une amende de 30 à 60 euros la première fois et jusqu’à 150 euros en cas de récidive.
De surcroît, il peut être privé de son droit vote pendant dix ans s’il a manqué de se rendre aux urnes à quatre reprises sur une période de quinze ans et ne peut recevoir, pendant cette période, ni nomination, ni promotion, ni distinction émanant d’une autorité publique. Ce vote obligatoire assorti de sanctions sévères se révèle efficace puisqu’à chaque élection, le taux de participation avoisine les 90 %.
Sur le plan juridique, la Cour européenne des droits de l’homme a été saisie de la compatibilité du vote obligatoire avec la liberté de conscience. À plusieurs reprises, elle l’a jugé conforme, considérant que la liberté de conscience concerne le choix du vote et pas le choix de voter. Le vote obligatoire est donc juridiquement une option.
Il est d’ailleurs courant qu’un droit soit assorti d’une obligation – pour ne prendre qu’un seul exemple, la scolarité est à la fois un droit et une obligation.
Le choix du vote obligatoire est un choix de nature purement politique – au sens le plus noble de ce mot, c’est-à-dire un choix prenant appui sur une certaine conception de la vie de la Cité. Un choix dont nous pourrions attendre trois bénéfices collectifs.
Le premier bénéfice serait de renforcer la légitimité de notre démocratie. L’abstention est à la fois une cause et une conséquence du sentiment – de plus en plus répandu – de dysfonctionnements de la démocratie. Le vote obligatoire aurait évidemment pour effet d’accroître la participation électorale.
Le deuxième bénéfice serait d’enclencher une dynamique vertueuse. Il y aurait, pour les citoyens, une incitation à s’intéresser, au moins un peu, à la chose publique. Il y aurait, pour les élus, une obligation à s’intéresser, bien davantage, à tous les citoyens – et donc à tous les quartiers, y compris ceux dans lesquels le taux de participation était jusqu’à présent si faible qu’il en devenait un non-enjeu électoral. Le vote obligatoire est, d’abord et avant tout, un levier pour réintégrer dans le jeu les milieux populaires et les jeunes générations.
Le troisième bénéfice, d’ordre symbolique, serait de défendre une certaine conception de la Démocratie qui donne des droits et impose aussi des devoirs. Evidemment, j’entends d’ici les objections : le droit de vote est une liberté, dont on peut user, ou non. Pourquoi transformer la liberté en contrainte ? N’avons-nous pas assez d’obligations tous les jours, sans en ajouter une de plus ? Je réponds ici : le vote est un droit, c’est aussi un devoir. Y renoncer, se résigner à l’abstention et, actuellement, à sa montée, c’est contribuer à une régression.
Par ailleurs, l’obligation n’est pas forcément contraire à la liberté. Depuis les débuts de la Troisième République en France, l’école est obligatoire. Est-ce un obstacle à la liberté ? Non, bien au contraire, cette obligation permet de former les enfants et d’en faire des citoyens responsables. L’école contribue à la formation du citoyen, elle est obligatoire. Pourquoi le vote, qui constitue l’expression du citoyen, ne pourrait-il pas l’être lui aussi ?
Reste à trancher, une fois acquis le principe du vote obligatoire, la question de la sanction qui accompagnerait le vote obligatoire.
Qui dit obligation dit sanctions. Selon moi, celles-ci doivent être légères, raisonnables et pédagogiques. Il me semble préférable d’exclure les pénalités financières, qui reviendraient à tenter de faire payer les plus pauvres – une fois de plus –, et les pénalités civiques, qui retirent des droits, au lieu d’en octroyer davantage. S’il faut des sanctions, leur forme reste à définir, ce qui appelle réflexion et débat.
2. LE VOTE BLANC VRAIMENT COMPTABILISÉ
En rendant le vote obligatoire, on a fait la moitié du chemin.
Proposer le vote obligatoire dans le cadre actuel de la comptabilité électorale consiste à obliger à voter pour quelqu’un même si on le refuse. Il faut donc aller jusqu’au bout de la reconnaissance du vote blanc non seulement en le décomptant et en le distinguant des bulletins nuls (ce qui est le cas depuis le 1er avril 2014 date d’entrée en vigueur de la loi du 21 février 2014) mais aussi en le considérant comme un suffrage exprimé – en assumant donc qu’un candidat, y compris un président de la République, puisse n’être élu qu’avec une majorité relative et non plus absolue. S’il est possible d’adopter le vote obligatoire, ce ne pourrait être qu’en comptabilisant les bulletins blancs dans les calculs de majorité et donc en permettant une sanction de l’offre faute de majorité.
On peut supposer que les électeurs refusant l’offre politique trouveraient alors des raisons d’exprimer ce refus dans les urnes. Ce vote blanc, cette expression proprement politique, pourrait ainsi être distingué de l’indifférence de l’abstention. La participation à la sélection des candidats serait effective au moins comme potentialité. Car si les bulletins blancs empêchaient de trouver une majorité électorale, le scrutin serait annulé et les candidats ainsi recalés devraient alors laisser la place à de nouveaux candidats lors d’un nouveau scrutin.
Nul ne peut penser que le vote obligatoire et l’intégration des votes blancs aux suffrages exprimés constitueraient la panacée. Chacun mesure que ces mesures ne traiteraient que les effets et pas les cause de l’abstention. Ce serait un grand pas, symbolique et pratique, d’adopter ces 2 mesures (vote obligatoire et prise en compte des votes blancs dans les suffrages exprimés) mais nous mesurons bien qu’il faut faire vivre d’autres modes d’expression des citoyens que le suffrage pour rendre la démocratie désirable durant et entre les campagnes électorales.
3. SE TRANSFORMER POUR RENDRE LA POLITIQUE DÉSIRABLE AU QUOTIDIEN
Rendre la politique désirable au quotidien implique une révolution démocratique. Obliger les citoyens à voter, permettre de comptabiliser le mécontentement en incluant les votes blancs dans les suffrages exprimés sont des pas importants à franchir pour améliorer le fonctionnement de notre démocratie. Revoir les modalités de tenue et de décompte du scrutin est cependant secondaire.
L’important réside d’abord dans un changement d’identité des acteurs de la démocratie au quotidien Elus et Citoyens.
Comme le disait TOCQUEVILLE, « la démocratie a toujours à voir avec la construction de la personne ». La démocratie ne prospère pas dans la facilité. Elle exige le grandissement de la part de tous les acteurs. En premier chef, de la part de ceux qui sont à la commande : les élus.
Tout commence par l’appropriation d’un rapport modeste au pouvoir. Ce n’est en effet que dans une conception humble du pouvoir que l’on peut laisser émerger la parole de l’autre. La question du rapport au pouvoir est donc une question centrale. Elle invite au discernement. Elle interroge le sens de l’engagement.
C’est dans cette quête de sens qu’émerge le « pouvoir de » au détriment du « pouvoir sur ». C’est dans ce cheminement que se réexamine le rôle de l’élu : de gestionnaire rigoureux, de grand « bâtisseur des temps modernes », il devient aussi un ouvrier du mieux vivre ensemble.
Il fait désormais « avec » et non pas « pour » les gens ; il propose aux habitants le « côte à côte » exigeant, plutôt que « le face à face » magique et infantile ; il substitue le « plus ou moins » et le compromis dynamique à l’intransigeance du « tout ou rien » ou au statu quo facile du consensus mou. C’est dans cette approche édifiante qu’il pourra, de la même façon, solliciter des gens le meilleur d’eux-mêmes.
A travers la participation et l’implication qui lui sont offertes, l’habitant consommateur devient citoyen, partie prenante du bien commun ; l’électeur consulté de temps en temps devient l’acteur éclairé et engagé dans la vie de la cité. Tout cela se construit dans l’expérience partagée du bien commun, c’est-à-dire dans le passage du « je » au « nous », de l’immédiat au long terme, du particulier au général, du ponctuel au récurrent.
La vitalité de la démocratie est donc bien plus qu’une question d’organisation et de décompte d’élections. Elle est un puissant facteur de transformation sociale et personnelle.
En nous inspirant du psychologue Carl Rogers, pour contribuer à cette transformation, nous pourrions choisir d’œuvrer :
• Pour que chaque personne soit encouragée à prendre conscience de son propre pouvoir et de sa propre force;
• Pour que chaque personne participe complètement et de façon responsable à toutes les décisions qui la concernent;
• Pour que les membres du groupe apprennent que partager le pouvoir avec les autres est plus satisfaisant que déployer des efforts à utiliser le pouvoir sur les autres ;
• Pour que les organisations inventent des modes de prise de décision qui conviennent aux besoins et aux désirs de chacun ;
• Pour que tous les membres du groupe aient bien conscience des conséquences d’une décision, aussi bien sur eux-mêmes que sur le monde extérieur ;
• Pour que chaque personne applique les décisions du groupe en maîtrisant son propre comportement ;
• Pour que chaque personne sente son propre pouvoir et sa propre force s’accroître ;
• Pour chaque personne, comme le groupe en tant que tel, soit flexible, ouverte au changement et considère les décisions précédentes comme susceptibles de réexamen.
Certains qualifient cette révolution démocratique d’utopie, de poésie irréaliste éloignée de tout pragmatisme. Pourtant nous sommes de plus en plus nombreux à vouloir conjuguer engagement politique, recherche de sens, bienveillance et altruisme.
Alors, aux insensibles aux possibles, à ceux qui affirment, « ce n’est pas possible ! Tu rêves ! », j’ai l’habitude de répondre que sur cette terre, en Martinique, avant 1848 il était utopique que des hommes noirs soient libres, qu’en France, avant 1936, il était utopique qu’un salarié soit payé durant ses congés, qu’en France, avant 1946, il était utopique que les femmes aient le droit de vote, et que la liste d’utopies qui sont devenues nos réalités quotidiennes est « longue comme un jour sans pain » comme on dit chez nous.
Théodore Monod nous l’avait déjà esquissé en écrivant «L’utopie n’est pas l’irréalisable, mais l’irréalisé », René Ménil nous le rappelle en énonçant : «La réalité et l’imaginaire s’opposent non pas comme l’être et le néant mais comme l’être et le devenir. »
Parce que transformer des possibles en réalités est le propre de l’homme, pour le meilleur et le pire, tâchons de nourrir et de faire prospérer cette révolution démocratique bienveillante et altruiste.
Schoelcher, le 18 juin 2017
Olivier Ernest JEAN-MARIE
Citoyen Martiniquais
Voilà une mesure qui renforcerait la démocratie…
Pour peu que le vote blanc soit comptabilisé: en cas de majorité, cela forcerait, peut-être, un « dégagisme » bienvenu
Excellente tribune ! En effet la démocratie y gagnerait très certainement si le vote devenait obligatoire et l’abstention sanctionnée. Idem pour l’adhésion syndicale et surtout son financement.
Moïse…le genre de revenant dont on apprécie la hantise
Comment va ?
Il y a tellement de choses qui devraient être obligatoires, scrupuleusement surveillées, ou interdites, pour renforcer la démocratie et la confiance des électeurs en leurs représentants.
).
(En attendant qu’une anarchie efficace ne prenne le relais
Rendre obligatoire un casier vierge pour être autorisé à se présenter à une élection, interdire le lobbying des multinationales et des grosses entreprises, rendre obligatoire, à un poste donné, de justifier de ses compétences en la matière, systématiquement surveiller les conflits d’intérêt, etc.
La liste n’est pas exhaustive…
« Il y a tellement de choses qui devraient être obligatoires, scrupuleusement surveillées, ou interdites, pour renforcer la démocratie et la confiance des électeurs en leurs représentants. »
est ce que cela voudrait dire que dans une société celui qui a fait fauter et qui a fait sa peine, doit être masqué d’un sceau définitivement?
le principe de la justice est clair, on doit payer sa dette à la société, on ne parle pas de payer des intérêts à vie.
sur le principe on peut être d’accord avant analyse mais dans la forme c’est une contradiction avec le droit,…
imaginons ensuite, puisque l’on ne sait jamais avec la Morale, puisque ce n’est que cela, jusqu’où cela ira pour le simple citoyen élargi à d’autres fonctions
Tout cela me semble bien hypocrite.
Et ne ressemble guère à une analyse d’anarchiste sauf intégriste…tout aussi dangereux.
Si il a été condamné dans l’exercice de sa fonction, cela peut se concevoir comme faisant parti de la sanction et noté comme mention, mais si c’est pour toute inscription au casier judiciaire cela devient abusif
tout comme croire que l’on puisse empêcher les différentes lobbying, souvent cachés, c’est du bidon.
Quand est il alors des différents réseaux pseudoésotéricophilosophiques?
« est ce que cela voudrait dire que dans une société celui qui a fait fauter et qui a fait sa peine, doit être masqué d’un sceau définitivement?
le principe de la justice est clair, on doit payer sa dette à la société, on ne parle pas de payer des intérêts à vie.
sur le principe on peut être d’accord avant analyse mais dans la forme c’est une contradiction avec le droit,… »
Il n’y aucune contradiction avec les droits et les devoirs des fonctionnaires, par exemple: inscription au casier judiciaire = finit l’accès ou la carrière dans la fonction publique.
Étendre cette mesure aux élus, dont la probité (qui participe à la confiance qu’ont les citoyens en leur classe politique) ne semble pas aberrante, et devrait être même durcie.
Éviter en plus que ces dernier ne courent le « cachet » politique en en faisant leur métier, avec toutes les turpitudes y afférentes, ne semble pas non plus incohérent.
Et puis vous connaissez ma position sur le sujet: il n’y aura pas de « bon » système politique tant que l’argent sera le seul Dieu de la population de cette planète, et qu’une minorité prétendra imposer sa domination aux autres.
Si, pour l’instant, la démocratie est la « norme », faire en sorte qu’elle fonctionne le plus vertueusement possible devrait être la finalité.
Ce sera certainement agaçant pour ceux qui projettent d’en profiter sur le dos des autres.
Aux citoyens d’être vigilants et d’avoir un pouvoir de contrôle à la hauteur des enjeux.
Pour peu que les institutions le leur donne.
Sinon, il faut le prendre.
C’est mon avis.
On se rend compte de plus en plus que seul le dieu Argent est encore respecté dans cette société. S’il est urgent de prendre des mesures pour « obliger » le citoyen à se rendre aux urnes, il y a une action toute aussi énergique à mener auprès dans candidats.
Si on pose qu’un député gagne environ 8000 euros s’il obtient 25 % des voix au minimum, cela signifie que 1% des voix « rapporte » 320 euros à l’élus.
Si les chiffres publiés par OJM sont justes et que cette règle était appliquée, Madame Manin percevrait 4800 euros,Mr Azérot 5440 euros, Mr Letchimy 7360 euros et MR Nilor 5760 euros. Sachant que leurs revenus (indemnités) seront fonction des résultats qu’ils obtiendront, ils seront beaucoup plus actifs durant les campagnes électorales et sauront faire le nécessaire pour convaincre 25% des inscrits.
Il faut faut surtout trouver un moyen pour dissuader les nombreux amuseurs publics qui se présentent aux élections. Nous ne disposons pas des outils pour mesurer l’impact du très grand nombre de candidats sur le taux d’abstention, mais on est en droit de se dire qu’il n’est pas insignifiant. Comme presque tous ont le plus grand respect pour l’Argent, on pourrait demander à chaque candidat de verser 20000 euros qui lui seront automatiquement remboursés s’il obtient 5% des suffrages exprimés. Une telle mesure aura comme premier effet d’obliger des candidats que rien ne séparent le plus souvent à se mettre ensemble pour franchir le cap des 5% et surtout clarifier les véritables enjeux au sein du champ politique martiniquais. Avec une telle mesure, dans chaque circonscription, on devrait compter trois ou quatre candidats au grand maximum.
Les cris d’orfraie qui seront générés automatiquement par tous ceux qui prétendent qu’ils ne faut pas sélectionner les candidats par l’Argent, qu’il faut respecter l’égalité entre les citoyens, sont connus et répertoriés.
Mais ceux et celles qui ne sont point choqués par la présence de 53 candidats aux législatives qui, pour la plupart, étaient en train de se positionner pour les municipales de 2020, devront s’interroger sérieusement sur l’idée qu’ils se font d’une démocratie représentative digne de ce nom.
il y a beaucoup de choses qui paraissent être de bonne idée, mais qui dans la réalité doivent être analysées.
Qui aura, dans une société de démission où il est très difficile de trouver des responsables pour les présidences au sein par exemple d’associations, envie de faire de la politique?
parce que les hommes politiques ont des défauts, mais si ils occupent la place c’est aussi parce que beaucoup de gens, pétris de compétences, leur ont laissé la place, le vide profite toujours aux opportunistes.
Car pour un citoyen lambda, faire de la politique implique malgré tout beaucoup de sacrifices, son entreprise, sa carrière professionnelle, son temps, sa famille
Donc peut de gens impliqué dan sla société civile ne pourrait faire de la politique sans un parapluie financier, afin de pouvoir revenir sereinement dans la vie civile. et c’est pour cela que jadis, la politique est réservé aux notables qui avait déjà réussi leur vie et qui dès lors dégagés des contraintes pouvaient verser dans la politique, avec en plus moins de tentations.
la professionnalisation de la politique est venu aussi des nouvelles contraintes qu’impose la société moderne: épouse au travail, vie d’entreprise plus prenante, cout de la vie, etc…
donc c’est une réflexion globale qui doit être faite.
Une fois de plus, c’est le contribuable qui doit faire les frais et pallier aux inconhérences de certains politiques qui savent très bien une part de responsabilité dans ce manque de civisme.
S’il est judicieux d’éduquer le peuple sur l’exigence du civisme dans notre société, il en va de même pour certains politiques pour une meilleure gestion des deniers publics , un plus grand respect de leurs engagements et montrer l’exemple. Encore trop facile et simple de toujours viser le citoyen qui , une fois de plus reste et demeure le dindon de la farce.
Je ne comprends pas ce traumatisme créé par l’abstention … toute l’organisation sociale politique religieuse a été pensée en terme de privation de liberté du citoyen pour qu’il soit sous controle au profit de profiteurs. Là où ceux qui ont envie ou besoin de dire merde à un système qui les pompe, des gens comme albert sont d’accord pour réclamer plus de prison psychologique. Où est la logique ??????
Analyse très juste à laquelle je souscris pleinement.
« réclamer plus de prison psychologique » pour ceux qui prétendent être « aptes » à décider pour les autres ce qui est bon, alors qu’ils ne pensent qu’à agencer un contrôle pour leur propre intérêt.
Oui.
Dans un système anarchique, « ceux qui ont envie ou besoin de dire merde à un système qui les pompe » peuvent le faire.
D’où l’intérêt
Voilà ma logique.
Le taux d’abstention des dernières élections législatives a été très élevé. Le plus fort taux, semble t-il? Les observateurs l’ont analysé sous tous les angles. Suite à cela, ils se sont autorisés à qualifier les élus de « mal élus ».
Si, il est vrai que la participation a été faible; cela permet-il de dire que ces candidats ne sont pas légitimes? Pourquoi, ne pas leur demander de refuser leur victoire? Oublie-t-on le principe d’une élection qui veut que l’élu est celui qui obtient le plus de suffrage?
D’autres parlent aussi de rendre le vote obligatoire sous peine de sanctions. Sanctions plus loufoques que réalisables!
Comment empêcher à un citoyen, compte tenu de sa personnalité, son histoire, son environnement, son degré de conscience du rôle des politiques dans la société, de ses déceptions ou aversions pour le politique, de s’exprimer comme il l’entend? Si, il est vrai que cette liberté laissée, à tort ou à raison à l’électeur, n’est-ce pas la démocratie? Même si illogique et incompréhensible?
Pour y remédier, ne devrait-on pas plutôt éduquer le peuple et développer son sens civique,lui rappeler l’importance du travail des politiques dans la bonne marche de la société?
En quoi, sanctionner le citoyen serait-il une solution quand certains politiques, pour une mauvaise gestion, des malversations et un non respect de leurs engagements ne sont même pas » rappeler à l’ordre »? On voit bien que le citoyen, même pour lutter contre l’abstention, reste et demeure le dindon de la farce.Puisque c’est encore à lui d’en faire les frais?
L’amélioration souhaitée dans ce domaine , par tous, ne devrait-elle pas faire l’objet d’une remise à plat totale de l’exigence de civisme attendue du citoyen et obliger les élus encore inconscients , à un fonctionnement minimum des institutions et à un plus grand respect de leurs engagements?
A justina
« Est ce que cela voudrait dire que dans une société celui qui a FAIT FAUTER et qui a fait sa peine doit être masque d’un sceau definitivement »Qu’est que c’est que ce charabia….. et j’en passe ..
.Quand on est méprisant et exigeant avec les autres Il faut etre soit même irreprochable .
Rendre le vote obligatoire, pour non seulement tuer mais imposer le hara-kiri … N’importe quoi !
Si les électeurs ne vont pas aux urnes, c’est qu’ils ont d’aussi bonnes raisons que celles qui poussent les députés à ne pas siéger, à ne pas travailler, à ne pas tenir leurs engagements, et à ne rien apporter de positif pour la Martinique.
Ceux qui prétendent trouver une solution par la contrainte refusent de voir la réalité en face et en, sont toujours pour leurs frais.
Comme ces hommes politiques Martiniquais qui avaient postulé que la cause de l’abstention en Martinique était qu’on vote le dimanche, comme tout le monde en France a le droit de le faire. Enorme fumisterie. Résultat : on crée une contrainte spécifique, on bouscule la journée du samedi, on ferme les écoles, on fait attendre les résultats nationaux pendant plus d’une journée après avoir voté alors que tous les autres ont le résultat le jour même. Vive le progrès. Continuons, on est sur la bonne voie. Mais le train va passer et au lieu d’être dedans…
Si dans une démocratie il y a des droits accordés aux citoyens, il y a aussi des devoirs leurs échoient: celui d’aller voter EST un droit ET DEVRAIT être un devoir.
Si on accepte la démocratie comme système politique, il ne faut pas se plaindre quand on n’a pas été voter et que les dirigeants mis en place ne nous conviennent pas.
Mais pour que cela fonctionne, et que la plainte soit recevable, il faut que le vote blanc prenne toute sa place dans le scrutin.
« il est temps de prendre conscience que lʼabstention, à défaut dʼune réelle reconnaissance du vote blanc, est un indice de la vitalité démocratique. Dʼoù mon opposition farouche au vote obligatoire qui casserait le thermomètre sans pour autant régler la cause du problème : lʼespoir ou plutôt le manque dʼespoir. La responsabilité du non-vote incombe aux partis qui sont incapables de ramener aux urnes des citoyens désabusés et refusant de voter par défaut. »
j’ai lu et trouvé cela très bien formulé !!!
Le vote obligatoire ne casserait aucun thermomètre, si les bulletins blancs étaient pris en compte: à mon avis, l’un ne va pas sans l’autre.
Un vote blanc, massif, serait justement la manifestation de la désapprobation des électeurs, qui enverraient un message fort à une classe politique qu’ils jugeraient inapte à les représenter: elle devrait, du coup, s’effacer, et laisser la place.
Elle serait éliminée de la course au pouvoir, jusqu’à ce que de nouveaux candidats, ayant la confiance des électeurs, émergent (ou jusqu’à ce que le peuple comprenne et fasse savoir, quand il en sera capable, qu’il n’a pas besoin de « dirigeants » assoiffés de pouvoirs pour édicter ses lois
).
Albert ! C’est sincerement que je pense que l’électeur nous a donné la réponse à nos questions … en n’allant pas voter il nous dit qu’il faut péter le système actuel un big bang qui ferait paniquer nos dirigens au point où c’est eux même qui nous fassent des propositions toutes plus favorables que l’existant. et on se calmera qu’apres satisfaction …
Avant de demander le vote obligatoire sanctionable(ce qui ne peut être qu’une bonne chose)commençons par mettre un peu d’éthique dans notre démocratie représentative .Les exemples d’abus facilement rectifiables ne manquent pas.Cumul de fonctions et de rémunération,pas de retraites à plus de 70 ans pour un politique,arrêt du népotisme y compris dans la fonction publique,plafonnement des rémunérations des grands patrons j’en passe et des meilleures la liste serait trop longue.Un homme ,un mandat et pas plus de 3 mandats sur un poste,pas de député membre d’un conseil municipal…… ».Chacun de nous peut compléter cette liste et une fois mis en place au moins le quart des notre cahier de doléances vous verrez que la démocratisation vivra autrement.
Soyons ingouvernables, les élus et hauts responsables administratifs nous respecteront … et, redevenons gouvernables !