Tribune – Max Dorléans | Dans une tribune datant de quelques bonnes années (Service public ou délégation de service public !), nous exprimions clairement à la fois notre opposition à la délégation de service public passée entre la Région dirigée par S. Letchimy et une société privée de transport maritime, et notre parti-pris total au service public, dans le transport comme ailleurs.
Nous indiquions fondamentalement que la bataille pour la défense, l’amélioration et l’extension des services publics en général, avait à voir avec une certaine idée de la société martiniquaise que nous voulons construire. Une Martinique où « un certain nombre de besoins sociaux essentiels pour la population doivent être satisfaits en dehors de toute logique de profit. ».
Aujourd’hui, cette problématique non seulement garde toute son actualité, mais est de surcroit renforcée sous les coups de boutoir des années supplémentaires de politiques libérales à haute teneur, avec Sarkozy, Hollande, et Macron, ultime et grand maître en matière de libéralisme à tout crin.
Dès lors, l’actuel mouvement de grève initié par la CSTM à l’encontre d’un petit patron sous-traitant le service de transport de passagers pour le compte de la Collectivité territoriale de Martinique (CTM) dans le cadre d’une délégation du service public (DSP), ne fait que nous renvoyer à cette question. Avec aujourd’hui comme hier, la responsabilité évidente de la CTM conjointement à celle du sous-traitant. Si évidemment nous ne nous attarderons pas sur la nuisance de la DSP, les faits parlant d’eux-mêmes en matière d’insatisfaction de couverture du besoin de déplacement de la population, c’est la question de sa gratuité qui nous interpelle. Non seulement dans son principe, mais aussi parce qu’elle a court, avec succès – même de façon limitée – dans un nombre croissant de villes en France (Compiègne, Chambéry, Aubagne…), aux Etats-Unis (Seattlle), au Canada, au Brésil, et demain en Estonie (Tallinn)…
En effet, dès lors que l’on pose la question du déplacement comme un besoin essentiel de l’individu, dès lors qu’on estime que chacun/e doit avoir la possibilité de pouvoir se déplacer à tout moment, en tout lieu, à toute heure, c’est-à-dire doit pouvoir exercer pleinement sa vie individuelle et sociale, il ne peut être question de laisser l’organisation du transport entre les mains d’entreprises privées. Il s’agit avant tout d’un choix social, d’un choix de société à assumer ou pas. C’est-à-dire d’un choix politique, idéologique, où la priorité est donnée à la satisfaction d’un besoin fondamental de la population, plutôt que le profit et l’intérêt privé.
Alors, l’actuel non fonctionnement de ce service sur l’agglomération du centre (Fort de France, Schoelcher, Lamentin) avec la catastrophe vécue par des milliers de citoyen/nes (salariés, élèves, personnes âgées…) incapables de vaquer normalement à leurs activités et occupations, nous fournit, sans plus de démonstration, la réponse dans toute sa clarté. Le refus donc de la DSP. Sauf qu’il n’y a pas que le non fonctionnement actuel, conjoncturel qui pose problème. Plus fondamentalement, c’est la situation d’un nombre grandissant de citoyen/nes touché/es par l’appauvrissement en raison du chômage, de la précarité, les retraites de misère…et donc par une perte de leur pouvoir d’achat, qui constitue la raison essentielle plaidant pour la gratuité, en plus de la dimension écologique.
Il faut donc dire que la gratuité des transports, chez nous également, se justifie amplement car elle concentre plusieurs enjeux :
- un enjeu social. La gratuité permet à celles et ceux qui n’en ont pas les moyens, de se déplacer. Elle améliore le pouvoir d’achat du citoyen en levant la pénalisation financière qui pèse sur lui – car il est contraint d’avoir un véhicule – en raison de l’allongement de l’ensemble des trajets qu’il doit accomplir (en priorité domicile-travail dû à la pénurie de logements proches des lieux de travail) en raison du remodelage urbain. En outre, pour les collectivités, elle élimine une série de coûts induits par l’utilisation forcée de l’automobile (moindre entretien des chaussées, construction de parkings, frais de billetterie et de contrôle…)
- un enjeu politique. La gratuité signifie le droit à la mobilité pour tous, l’égalité dans les déplacements, et permet de mettre ce secteur – comme d’autres, par exemple la cantine scolaire (gratuite ou très bon marché) – hors du domaine privé marchand. En réalité, c’est pour des raisons essentiellement idéologiques que l’immense majorité des élu/es a toujours posé la gratuité, comme une incongruité, une hérésie. En enfourchant le choix de la gratuité, c’est un choix que l’on assume contre les opposants idéologiques rivés au paiement de tout service (ou tout bien) et au sempiternel problème de déficit public. Et, une fois ce choix arrêté, il s’agit de trouver les ressources. Notamment, d’examiner la répartition des richesses. C’est-à-dire, qui l’on fait principalement payer.
- un enjeu écologique puisque la promotion et le développement des transports en commun est un moyen de lutter contre l’utilisation de la voiture, de diminuer la pollution, de diminuer notre dépendance au pétrole, nous qui avons un cruel retard en matière d’énergies alternatives malgré des atouts considérables (soleil…).
- un enjeu de santé, notamment de santé publique car fondamentalement, moins de véhicules, c’est moins d’accidents, moins de morts et de blessé/es, moins de dépenses pour la Sécu (soins, prise en charge des handicapé/es à vie, arrêts maladie…). Mais également, diminution de la pollution, c’est diminution des victimes touchées par ce fléau.
De nos jours, c’est la prise en compte nouvelle de ces différents enjeux – non directement pris en compte par les budgets de fonctionnement des diverses collectivités – qui a fait bouger quelques lignes, et conduit – contre leur idéologie conservatrice et libérale – certain/es élu/es et municipalités de droite (en plus de quelques sociaux-démocrates), à la gratuité.
Il faut donc dépasser une lecture comptable stricte du financement actuel du transport public assuré globalement par le budget de la collectivité (impôts locaux), le versement Transport (une taxe sur la masse salariale des entreprises de plus de 9 salariés), et les recettes de la billetterie (usagers) pour aller vers la gratuité.
A ceci près, que la gratuité a évidemment ses exigences pour satisfaire pleinement les intérêts de la population. A savoir que le service public de transport devra être totalement réorganisé. Qu’il devra concerner, en gratuité, tout le territoire martiniquais. Qu’il devra s’accompagner d’une amélioration des dessertes, des fréquences et correspondances entre modes de transports différents (routier et maritime). Toutes choses qui nécessairement vont non seulement doper la fréquentation des transports collectifs, mais qui auront une incidence sur les conditions de travail des chauffeurs notamment (stress).
Ajoutons pour terminer qu’un tel choix ne sera pas, pour tous, sans conséquence. Le mieux être pour le plus grand nombre, c’est symétriquement une atteinte portée aux intérêts gravitant autour de l’automobile : concessionnaires, pneumatique, assurances, Sara et distributeurs de produits pétroliers, pièces détachées…
C’est ce choix qui avait été énoncé en 2009, et que les Gilets jaunes posent en France de nos jours, à leur manière. Intérêts du plus grand nombre ou intérêts de la minorité, il faut choisir !
Max Dorléans (Groupe révolution Socialiste)
La Martinique reste quand même une région sous-développée, la gratuité du transport mettra fin à la participation de la population dans le développement du transport qui est à ses débuts. . Par contre, étendre le transport vers les lieux de loisirs comme certaines plages les fins de semaine.
la gratuité déresponsabilise, dévalorise et les dégradations paraissent plus logique à ceux qui pensent que ce qu’il dégrade n’a aucune valeur!
il faut que le citoyen se sente en quelque part et à des degrés divers, se sente impliqué dans ce qui le concerne. en ce sens, je ne vois pas la gratuité dans une démarche de responsabilisation .
avec ce bordel que le mim a volontairement fomenté, nous allons tous partir en vrille … j’ai vraiment peur parce que je ne vois pas comment sortir par le haut, de ce piège à cons !!!
Dans certaines vill de france comme issy les moulineaux je l’ai connu gratuit ca peut aider les demandeurs d’emploo a se deplacer etc….
Merci pour cette rubrique.
Le transport gratuit participe à résoudre 2 problèmes centraux de la Martinique :
1- la pauvreté croissante de la population
2- le blocage de la circulation routière
La solution proposée, rend la circulation fluide instantanément et induit :
- une économie d’une heure de transport par jour et par travailleur,
– réduit les importations de pétrole,
- réduit la pollution,
-donne un complément de ressources aux plus pauvres de la société de 10 à 40%.
- permet aux camions, ambulance, police, infirmières, voyageurs de commerce, livreurs, etc, de
circuler à la vitesse nominale des véhicules.
Les mesures à prendre :
1ère mesure : multiplier par 2 – 3 voir 4 le prix des carburants routiers.
2ème mesure : acheter 1 000 autobus low tech de 10 à 55 places.
3ème mesure : faire tourner ces bus sur la totalité du réseau routier, en 3 fois 8 heures, cela
implique 3000 emplois directs.
5ème mesure : transport gratuit. (plus de billetterie,…)
Impact de la proposition :
- les plus pauvres sans voitures, gagnent 2 heures par jour, et augment leurs revenu de 10 à
40 %, en prenant un job en plus par exemple.
- les plus riches et les fanas de bagnoles, gardent leur voiture pour aller travailler mais
gagnent une heure par jour, grâce à la population qui prends les transports en commun.
L’heure qu’il gagne leurs coûte 7 € par jour, en gros la somme que paye actuellement les
personnes qui voyagent en transport en commun.
- si il y a de nombreux gagnants, il y a des perdants :, tous ceux qui vivent de la « voiture ».
A terme, nous faisons l’hypothèse que la circulation automobile actuelle, dans un avenir plus ou moins éloigné va s’effondrer du fait :
- de la hausse du prix des carburants,
- du pic pétrolier déjà atteint pour le pétrole conventionnel dans de nombreuses régions du monde.
- de la géopolitique : une guerre au proche orient pourrait provoquer des pénuries.
Il est préférable d’anticiper ces mouvements prévisibles, au lieu de le subir brutalement.
Cette solution, de bon sens, d’une simplicité enfantine, ne sera pas mis en oeuvre en Martinique par ce que la « communication » est dominée par « l’oligarchie ».
L’oligarchie gagnole et grande distribution paye les médias via la publicité.
Tous les débats concernant les transports partent dans un marais……….
Mettre ce service gratuit accentuera la violence dans le transport. Vous avez vu le comportement de certains jeunes d’aujourd’hui, on dirait que les familles ont mis leur éducation de côté et la société en paie les frais. Il faut toujours garder la discipline dans notre culture en faisant participer la population dans tous les secteurs d’activité, même à prix modique. Nous ne sommes pas assez développés pour donner de la gratuité. Et je le redis par contre le service de transport peut s’ouvrir vers certaines plages en fin de semaine à partir de Fort-De-France.
Il faut que le visiteur qui parcourt la Martinique ressente la discipline et la sécurité. La population doit investir son environnement, le bichonner pour chasser le mal être et les grèves.
Vous avez vu la gravité de la grève du transport; la CSTM s’est emparée de l’entreprise et le patron s’est volatilisé et vous voulez de la gratuité dans ce service. Si c’était moi à sa place, je déposerai le bilan.
magou ! c’est ce qu’il va faire et si tu permet, il ne t’a pas attendu . c’est ce que le mim attend aussi pour espérer en tirer un profit politique … dms maire du lamentin, cicis le cas rôle maire de fdef, yan maire de st joseph etc, etc ! pour mieux sévir à martinique transport … et la boucle est bouclée en même temps que le tour est joué !