Par Olivier Ernest Jean-Marie
Dans ce groupe de maires, certains soutiennent que les élus municipaux et communautaires seraient les mieux placés pour siéger à la Collectivité Territoriale de Martinique et qu’il faudrait donc constituer des listes essentiellement composée de candidats maires, conseillers municipaux et communautaires (Cf. interview de M. Gilbert Eustache dans l’édition du 18 décembre 2014 de l’hebdomadaire ANTILLA).
A entendre et à lire ces prises de position, j’en arrive à la conclusion que nous, citoyens de Martinique, nous devons nous mobiliser pour aider certains de nos élus à mieux comprendre les enjeux de la Collectivité Territoriale de Martinique et pour les rassurer sur leur devenir.
En effet, si l’on prolonge le raisonnement de ces maires qui soutiennent cette « municipalisation » de la Collectivité Territoriale de Martinique, l’élection par les citoyens des conseillers de la Collectivité Territoriale de Martinique ne serait pas nécessaire : il suffirait de désigner dans les conseils municipaux et communautaires issus des élections de mars 2014 des délégués pour constituer l’assemblée et le conseil exécutif de la Collectivité Territoriale de Martinique.
Les élus qui animent ce groupe de maires sont des responsables politiques dévoués à l’action publique depuis de très nombreuses années.
Ils méritent notre respect et notre considération. Ce respect et cette considération ne nous dispensent pas du devoir, nous, citoyens de Martinique, de leur indiquer que la « municipalisation » de l’élection des conseillers de la Collectivité Territoriale de Martinique est maladroite et dangereuse.
Maladroite, parce qu’elle pourrait laisser penser qu’ils sont plus préoccupés par le maintien de leur influence et la poursuite de leur carrière politique que par l’avenir de la Martinique.
Dangereuse, car dans un contexte de création d’une nouvelle institution, de la disparition de deux autres (le Conseil Général et le Conseil Régional), d’une communication de la classe politique très perfectible sur le sujet, ce type de message qui consiste à dire au citoyen, « seuls les maires sont qualifiés pour siéger à la Collectivité Territoriale de Martinique », risque de saper la compréhension et donc la légitimé de cette nouvelle institution.
Alors, citoyens de Martinique, formons-nous, informons-nous sur les compétences, l’organisation et le mode d’élection de la Collectivité Territoriale de Martinique afin d’aider nos élus à mieux en mesurer les enjeux, pour les éclairer sur certaines incompatibilités de mandats (maire et conseiller exécutif par exemple) et rassurons-les sur l’utilité de leur contribution de maire et de conseiller communautaire après la disparition des Conseil Général et Régional.
[ndlr : Le titre choisi par la rédaction est issu de la tribune. Titre original : Collectivité Territoriale de Martinique : aider et rassurer nos élus, un devoir citoyen ]
Il y a dix ans exactement, aux régionales 2004, Pierre Samot avait mené une liste baptisée Alliance pour le pays Martinique, qui était en réalité une alliance de maires épaulant le maire du Lamentin et président de Bâtir. Nous connaissons le résultat : Samot arriva, au soir du premier tour, en troisième position derrière Madeleine de Grandmaison – tête de liste PPM et alliés – et Alfred Marie-Jeanne.
Autre fait : six ans plus tard, aux mêmes régionales, le RDM, malgré la possession de plusieurs mairies – au moins huit, ce qui en faisait, si on additionnait tous les autres leviers politiques qu’il contrôlait, le véritable parti hégémonique de l’île -, n’avait pu obtenir un seul siège à la Région. Bref, deux piqûres de rappel pour rappeler que les maires, hors des municipales, n’ont aucune prise sur les électeurs de leur commune respective.
Ceux d’aujourd’hui, constitués en lobby, qui poussent à évincer Alfred Marie-Jeanne et à mettre à sa place Jean-Philippe Nilor doivent se souvenir que Nilor est devenu député grâce à son aîné qui, en 16 ans, a fait le vide autour de lui dans le Sud. Ils doivent aussi se souvenir de l’incapacité de Nilor à gagner, sur son seul nom, la mairie de Sainte-Luce. Re-bref, Nilor, c’est combien de divisions ?
J’ai écrit à plusieurs reprises ici même que ce système politique voté par les élus en place constituait un véritable tir de barrage contre l’arrivée des jeunes. Le scrutin proportionnel en vigueur à la région depuis plus de 30 ans a révélé beaucoup de nouveaux visages mais n’a permis à aucun d’eux de faire carrière. En effet, il n’est pas facile pour tout le monde d’accepter d’obéir au doigt et à l’œil à un chef de liste qui a droit de vie et de mort sur ses suivants.
Même les femmes ont été victimes de ce turn over ; elles ont disparu aussi vite qu’elles étaient venues.
Par ailleurs, Nilor n’aurait jamais été député s’il n’avait été que conseiller régional. Il a bénéficié d’une promesse de victoire à la mairie Ste Luce, mais la promesse n’ayant pas été tenue cela pourrait ne pas durer.
Les maires conseillers généraux et régionaux ont voté pour une collectivité unique, on sait avec quelle timidité et quelle pression (« à portée de calottes »), à condition que la diminution du nombre des élus ne les concerne pas.
Je savais que les maires ne renonceraient pas facilement à leur second mandat, mais j’avais compris que celui-ci était trouvé par le mandat de membre de collectivité d’agglomération où se retrouve la quasi-totalité des maires. C’est donc un troisième mandat que solliciteront les maires. Ils seront donc partout. Il y aura moins d’élus mais plus de mandats pour ceux qui resteront.
Comme ils exigeront, bien entendu, d’être en début de liste, de préférence parmi les 10 premiers, la liste perdante ne comportera que des maires et les femmes que ces maires auront désignés.
Seule la liste gagnante pourra faire émerger quelques jeunes parmi les quasi 40 élus qu’ils auront dans l’assemblée et dans l’exécutif, du fait de l’iniquité du mode de scrutin. On court le risque de voir renouveler le personnel politique que dans un seul camp.
Par ailleurs, AMJ avait toujours su capter la clientèle électorale des communes, souvent contre les maires. Ces derniers pourraient bien prendre leur revanche.
Je n’ai pas encore lu l’article d’Antilla, mais pour avoir longtemps discuté avec Gilbert Eustache et bien d’autres, je pense que, contrairement à ce qui est dit, les Maires connaissent très bien leur limites dans cette future élection. Par contre ce sont bien ces Maires et autres oppositions municipales qui, aujourd’hui, sont les plus a même de mener campagne! Premièrement parce qu’ils sont dans une dynamique électorale, ils viennent pour la plupart de remporter les municipales ou de faire des scores très importants. Deuxièmement, a mon sens, aucun parti politique n’a les moyens (humains, financiers, logistiques…..) de faire une réelle campagne de proximité….parce que pour ce coup là il faudra aller au plus près du peuple si on veut éviter une abstention record.
Alors pour cette élection , il vaut mieux avoir le plus de Maires avec vous que contre vous même si , et vous avez raison, cela ne garanti pas un resultat positif.
Il faut simplement retenir dans tout cela que les Maires ont décidé de s’engager…pas forcement d’être candidats
Oui ISMAEL, la lecture de l’article s’impose.
une possibilité de lire l’extrait qui nous intéresse ici :
https://www.facebook.com/olivierernestjeanmarie/timeline
on en reparle après votre lecture?
avant tout cela, il faut simplement s’intéresser a la faiblesse des partis politiques, à la vacuité du discours politique, au manque de formation politique des élus.
ce qui fait que nous avons des maires , des élus « incultes » politiquement qui sont des seigneurs communaux qui monnayent les voix des citoyens.
pourquoi nous en sommes là?
voilà la seule vraie question!!!
attaquer les conséquences sans s’attaquer aux causes n’aboutira à rien d’autre qu’un constat de plus.
donc copie à revoir
Oui, c’est bien Ti Sonson, poursuivez votre effort et proposez nous votre réponse à la question très pertinente que vous avez posée.
lé chroniqueur c’est vous, vous semblez vouloir nous faire partager vos analyses car nous serions, nous les Tisonson, dans l’ignorance, donc c’est encore à vous de nous donner de quoi répondre a nos questionnements de tisonson
Chroniqueur? Non!
Citoyen? oui!
Vous me prêtez des intentions qui ne sont pas les miennes.
Je suis aussi un Ti sonson.
Je suis un citoyen libre et bienveillant.
Je suis un acteur qui explore le territoire délaissé de la citoyenneté, qui exprime sa perception, nécessairement partielle, de la vie politique martiniquaise pour échanger avec ses pairs et contribuer à un changement de nos comportements d’élu, de citoyen, de journaliste, dans l’espoir de créer une démocratie moderne, équilibrée et épanouissante.
Alors, Ti Sonson, l’espace public est aussi à nous, exprimons-nous et échangeons en toute liberté avec bienveillance.
assumez totalement ce que vous faites
ne soyez pas « jésuite » comme ceux que vous analysez, critiquez.
il en va de votre crédibilité.
votre discours, souvent utopiste, est nécessaire et utile
Tout juste camarade !
En même temps, s’ils sont élus, c’est que les citoyens martiniquais les ont élus !
Alors :
- Soit on se dit qu’ils sont le reflet de notre société,
- soit on prend son bulletin de vote et on dit « dégage »,
- soit on s’engage et on essaie de faire autre chose !