Tribune - Nicole Cage - Quand Joëlle Ursull s’est installée pour écrire sa lettre ouverte à François Hollande, elle était sûrement loin de se douter du wélélé que provoquerait sa missive, non pas chez l’autre mais au sein de sa propre communauté, de ses gens, de ses vrais ou supposés frères et sœurs.
Et vrai, je suis proprement estèbèkwè de l’agitation engendrée par une lettre somme toute banale… Sauf… qu’elle a pris le parti d’interpeller directement le président de leur république… Qu’en lançant son cri, elle a lancé à nos faces d’aveugles, de sourds, d’amnésiques volontaires un bien cruel miroir… Qu’en ne s’adressant en apparence qu’à François Hollande, elle touchait par ricochet, sans en être consciente, à cette zone de non-être, à cet espace obscur que nous, « porteurs sains » de l’atavisme de la déportation, de l’esclavage et de la colonisation, cachons au fin-fond de nos âmes et de nos corps malades… Elle a, sans le savoir, effleuré la fourmilière et a dû assister, surprise comme nous, au ballet de fonmi-fol qui a suivi la lecture de son brûlant message.
Elle ne se doutait pas que sa lettre ferait à ce point mal là où ça fait mal en nous… Elle ne pouvait savoir qu’elle mettrait de telle sorte en pleine lumière cette blesse incurable avec laquelle nous avons appris tant bien que mal à composer…
Et vrai, j’ai mal à mes gens… Mais ce sont mes gens… Je les aime, mes gens…L’amour fait mal, surtout quand le terreau sur lequel il germe et croît est d’informe matière, de bric et de broc, de pus qui n’a pas su trouver le chemin de la sortie, la voie du nettoyage ; de sang caillé, de mots qui n’ont jamais trouvé à prendre forme, de haillons puants, de terre blessée, de mémoire sacrifiée…
Vrai, quand je lis les lettres insultantes que nombre de mes gens balancent à la tête d’une des leurs qui n’a fait que dire sa douleur et sa colère… j’ai mal… Je me dis en souriant jaune que je ne savais pas que mon peuple comptait tant de penseurs, d’intellectuels, d’historiens, de femmes et d’hommes de lois…Je me demande en riant jaune où ils se terraient quand l’Histoire exigeait qu’ils fussent là, debout-campés au nom de qui nous fûmes, de qui nous tentons « bien-malement » d’être… Je me demande encore pourquoi leur talent, leur science, leur érudition ne trouve soudain à s’exprimer que pour voler au secours du maître, que pour lyncher l’une des leurs, que pour étouffer le cri qui en eux s’agite et se morfond et s’éteint…
Comme l’histoire se répète !
Mais ils sont mes gens…
Et puis je me dis que Joëlle Ursull ne peut ni ne doit s’atteler à répondre à chacune de ces injures, à expliquer encore et encore la motivation de son cri. Elle n’a pas à le faire, et nous non plus… Energie et temps perdus, que nous pourrions utiliser à tant d’autres tâches, urgences, devoirs…
Ils sont ce que je suis… Ils sont mon miroir… Ils sont ce à quoi je m’efforce de ne pas ressembler, dussé-je prier encore chaque nuit et chaque matin de la vie qu’il me reste à vivre… Ils sont nous… Ils sont ce que l’esclavage et la plus savante des colonisations du monde (je veux parler du système colonial français !) ont fait de nous…Ils sont les fruits amers de tant de siècles de mépris, de négation, de crachats « mot-phrasés » en madou de la convivialité, de la résilience, de l’illusoire « vivre-ensemble »…
Les rejeter, c’est rejeter ce que nous sommes encore, à des degrés divers. Nous avons besoin d’eux… Besoin que leur science, talent, savoir, érudition trouvent à s’employer à de plus nobles et urgentes tâches…
Ils ont besoin de nous… Besoin que nous – un titak plus conscients qu’eux de qui nous sommes, de ce que l’Histoire et l’avenir nous doivent- nous leur tendions le miroir… Que nous leur sachions gré de mettre à jour la blesse collective qui nous englue encore…
Alors, ne rien dire, ne rien faire ? Non !
D’abord, juste là, l’élan irrépressible de prendre dans mes bras cette sœur qui a osé quand moi, je me suis contentée de ce « tjip » qui nous sauve et qui nous perd aussi… L’élan que nous l’entourions tous de nos bras ardents pour lui dire merci, pour la protéger des salves qui ne manqueront pas de l’atteindre encore… L’élan de laisser la tendresse faire ses affaires en nous et entre nous… L’élan de prendre enfin le temps de nous émanciper de la pudeur qui nous détient prisonniers en ses rets de bien-pensance, de bienséance, pour nous regarder zié-dan-zié… Oui, oser, avoir le courage de prendre la mesure de nos regards qui ont trop pris le pli de se fuir, de s’éviter ; sortir de l’évitement de nous-mêmes ; prendre la mesure de l’énergie, de la force, de la lumière de nos regards d’estime, d’affrontement aussi, et d’amour l’une, l’un pour l’autre, l’une, l’un avec l’autre, l’une, l’un en l’autre…
Et puis, surtout, continuer d’être et de développer davantage encore ce qui nous a permis de survivre, de ne pas devenir plus névrosés et tourmentés que nous ne le sommes, ce qui nous a empêchés de sombrer… Ce qui nous a donné le toupet d’offrir au Monde une manière, une proposition, des mès, un kanman, une faconde, un voukoum créatif, une exubérance, une sagesse, un savoir-être singuliers, inédits, nôtres…
Nous n’avons rien à prouver : nous sommes vivants et féconds quand nous aurions dû ne plus exister ! Nous sommes joyeux quand nous aurions dû être aigris et revanchards ! Nous, les enfants de l’ellipse –celle qui nous charroya des côtes africaines jusqu’aux terres d’isidan, cependant les meurtres, les viols, cependant les mers rougies, cependant, oui, le génocide – nous les enfants de l’ellipse, nous avons réussi à faire naître du néant un quelque chose qui est loin d’être rien, un quelque chose qui nous fait uniques, rebelles, attachants, curieux, facétieux, un quelque chose à définir encore –mais est-il plus besoin de le définir que de le VIVRE !
Ce quelque chose qui n’est pas rien, continuons de l’explorer, de l’arpenter, de le vivre, de l’exalter, de le valoriser, de l’exposer en pleine lumière…
Continuons d’être insolemment qui nous sommes devenus cependant l’infatigable négation, l’inépuisable reniement !
C’est la meilleure réponse que nous saurons donner à ceux-là qui continuent de nous nier… C’est la meilleure chose que nous puissions faire pour nous-mêmes… Y compris pour nos gens qui ont honte d’être des nôtres…
Soyons, insolemment, joyeusement, généreusement, impudemment, imparfaitement, génialement, violemment parfois, suavement souvent… Soyons, tout simplement !
Schoelcher, Martinique, le 15 février 2015
Bravo
Des femmes qui osent.
Et elles seront chaque jour plus nombreuses
Citons une dernière fois pour ne plus jamais citer ni même nommer l’auteure de cette phrase dont le pathétisme restera longtemps dans les mémoires, et que l’histoire jugera sévèrement :
« Par définition ceux qui sont allés chercher les esclaves en Afrique pour travailler dans les exploitations ne voulaient pas les exterminer , ils voulaient les faire travailler gratuitement » -
Ministre des colonies de la République Française le 04 Février de l’an 2015 -
Comparée à cette -négation- de soi, quelle bouffée d’oxygène que ce texte « soyons tousempleman » de l’auteure Nicole Cage, après la lettre pertinente de Joelle Ursull au monarque français !
« Les faire travailler gratuitement », effectivement à toutes ces époques sombres de l’histoire de l’humanité les négriers étaient peu enclins à rédiger des contrats d’embauches et très peu regardants sur les conditions de travail des esclaves : – En moyenne, l’espérance de vie d’un esclave de plantation ne dépassait pas les dix ans –
« Ceux qui sont allés chercher les esclaves en Afrique ne voulaient pas les exterminer » – Bien sûr, ils voulaient simplement les faire voyager en deuxième classe, sans vue sur la mer mais en écoutant le clafoutis de l’eau : « Entre le milieu du 15eme siècle et la fin du 19eme siècle, on estime que plus de douze millions et demi de captifs furent déportés d’Afrique vers les Amériques et les îles de l’Atlantique – Plus de un million et demi de personnes périrent pendant la traversée » -
Ce n’est toujours pas un génocide ? Madame la ministre des colonies faisant sans doute de l’humour ? Le mot « Génocide » est apparu en 1944 avec la connotation juridique l’accompagnant, mais n’en était-ce pas un pendant ces quatre siècles d’esclavage quant : « En Afrique même, d’innombrables victimes moururent lors de leur capture ou de leur marche vers la côte, avant même d’embarquer sur les navires négriers – Le nombre véritable des victimes ce commerce CRIMINEL et génocidaire (même si le mot n’existait pas encore !) ne sera donc jamais connu » -
Qu’est-ce qui faudrait d’autre pour que l’on emploie le terme juridique de « Génocide » lorsque l’on sait pertinemment que le système esclavagiste transatlantique a atteint son apogée deux siècles durant, les 18eme et 19eme !?? – Le Droit, c’est aussi la jurisprudence ! Pourquoi le terme « Génocide » serait inapplicable en Droit à la traite négrière ? !!!
Meurtres, viols, enfants arrachés à leurs mères, pires sévices sadiques, captivités dégradantes, lynchage, esclaves dévorés par des chiens en guise d’exécution ou de punitions ; Une partie des monstruosités que les puissances occultes aidées de leurs suppôts veulent nier,en légitimant insidieusement le « Code Noir » – Insupportable, révoltant, souillant, dégradant !
Opposons fièrement à ces négationnistes ce que nous sommes devenus grâce à la résistance physique et mentale ou la créativité de nos ancêtres africains !
Lydie GILBERT
Bonjour,
Trop de mots, ce n’est ni un kon-court ni une kon-pétition.
STOP A LA SCHYZOPHRENIE
S O Y O N S
Merci renouvllé à Joëlle URSULL
Bravo….! Mme je ne puis vous dire que MILLE BRAVOS….!!!
Il faudrait relayer ce blog des Millions et des Millions de fois…!!! Ce que je m’empresse de faire…!!!
Mais cela permettrait-il, de, des embrumer certains cerveaux conditionnés, manipulés, voir parfois devenues involontairement malades.
Cela permettrait-il à certains, de tomber les œillères, de sortir de leur lâcheté, de vouloir aller au fond des choses, même si INTERDITES par certains « LOBBY » qui ont pris une partie du Monde et de la planète en « OTAGE »….!!!
Sommes nous tous des » Falachas » c’est juifs errants du peuple noir…???
Le chemin semble encore long et semé d’embuches, car la puissance d’en face, financières, politique, et surtout confrérique, a une trouille PHENOMENALE que la vérité un jour, n’éclate au GRAND JOUR….!!!
Bien que d’après les signes, il semblerait que ce jour soit plus proche qu’on ne le pense…!
Une anamnèse doit toujours être confirmée par des faits. Un principe de précaution scientifique qui prévaut dans le domaine médical mais qui devrait être applicable dans bien d’autres domaines…
Dans cette hystérie identitaire collective suscitée par la réponse de Mme Pau Langevin à Joëlle Ursulle quels sont les faits ?
Les faits repose sur la définition du mot Génocide. Il est vrai que la définition de ce terme varie selon les sources et peut prêter à confusion. Mais les expressions comme « volonté délibérée », « exécution d’un plan concerté », « extermination physique intentionnelle, systématique et programmée », « anéantissement délibéré et méthodique », « faire disparaître totalement » qui planent çà et là selon les définitions ne devraient laisser planer aucun doute sur la signification réelle de ce mot. La confusion, l’assimilation, la comparaison, avec d’autres crimes contre l’humanité ne saurait se concevoir que dans le cadre d’une tentative délibérée et fallacieuse de concurrence mémorielle.
J’en reviens à l’importance de l’analyse des faits. L’esclavage est un fait historique et il appartient donc aux historiens avec les règles qui fixent leur métier d’enseigner et d’informer. Or je constate qu’à cette occasion toute une flopée d’historiens improvisés s’est substituée sans vergogne à ces spécialistes. Et ceci avec les approximations, les interprétations abusives, les dénis, les oublis, que la passion et l’émotion suscitent. Sans oublier, et ce n’est pas là le moindre risque, les inévitables tentatives d’exploitation et de récupérations délibérées à des fins de propagande politique.
Mais si l’histoire est une discipline qui s’attache à s’en tenir qu’aux faits, il en va tout autrement de la mémoire, fut elle collective. La mémoire est subjective, particulièrement quand il s’agit d’évoquer des souvenirs où l’affect est prédominant. C’est une faille que les manipulateurs de toutes sortes ne manquent pas d’exploiter. Il n’est donc pas surprenant que l’on retrouve au premier rang des détracteurs de Mme Pau Langevin ceux qui depuis des décennies font commerce politique de cette faille en exploitant le caractère passionnel de l’enjeu mémoriel.
La mémoire est constitutive de l’identité d’un groupe à telle enseigne qu’on pourrait la considérer comme un diapason identitaire. Peut on raisonnablement laisser des intérêts politiques définir ses résonances, au risque de limiter la perception de notre identité aux seuls sons de cloche, à la seule anamnèse d’une frange d’hystériques identitaires ?
Un exemple troublant de démocratie et de respect de la mémoire à l’ère d’internet de biblique mémoire : « j’effacerais le nom d’Amalek de dessous les cieux. Genèse ». Voilà qu’un internaute se prend pour dieu lui-même. Rien que ça !
« Citons une dernière fois pour ne plus jamais citer ni même nommer l’auteure de cette phrase ».
Le Mèkalagui, en langue sénofou, signifie effacer un nom de la mémoire collective, son équivalent dans la Rome antique est la damnatio mémoriae.
Une nouvelle fois, une fois encore, nos amis « patwiot » nous démontre à quel point leur idéologie est passéiste, obscurantiste sectaire, mais surtout contradictoire avec l’essence même de la démocratie.
Voilà qu’intervient dans un débat sur un site sensé informer et traitant de politiques publiques une véritable « fatwa » à l’encontre de Mme Pau Langevin qualifiée de « Ministre des colonies de la république française ». Un discours anachronique, hypocrite et incongru quand on sait que cette secte identitaire détient deux sièges de députés à l’assemblée nationale de cette même république française.
Peut-être devrait on dire deux sièges pour un seul député, vu l’ascendance qu’à le premier sur le second, réduit à la simple condition de député-pantin, de député assujetti, de député fantoche, de député godillot, dépourvu de libre arbitre, de légitimité, de représentativité populaire.
« Si man té rété dan li sid, ou pa téké divini dépité » Alfred MARIE-JEANNE Le 27 janvier, au Saint-Esprit.
Un autre fait récurrent et pernicieux de manipulation est ce recours constant à l’omerta, au déni. A cette forme de mémoire sélective qui consiste à passer sous silence certains faits historiques. Comme par exemple le fait que l’esclavage était déjà pratiqué de manière traditionnelle par des noirs d’Afrique envers d’autres noirs africains, et cela bien avant la traite négrière. Le commerce triangulaire n’a fait qu’amplifier de manière industrielle et internationale un phénomène qui existait déjà de manière tribale.
Pourquoi ce déni, cette tentative d’occultation, ce besoin de recourir à l’obscurantisme sinon que pour mieux opposer des communautés entres elles. Car évidemment prétendre que seul l’homme blanc est responsable de l’esclavage, en est le seul créateur, le seul initiateur permet plus aisément de culpabiliser, de justifier des demandes de réparations, de se livrer à la concurrence mémorielle, de mieux se servir de la mémoire de l’esclavage à des fins politiques.
« Lesclavage était déjà pratiqué de manière traditionnelle par des noirs d’Afrique envers d’autres noirs africains » –
ET…. ? Au Moyen-Age en Europe, des seigneurs de type européen s’attachaient pour leurs services et à leurs terres, des personnes elles-même de race « caucasienne » – Ces personnes dénommées « serfs » dépendaient exclusivement des seigneurs ! En somme une forme de servitude, d’esclavage intra-européen – Quelles differences fondamentales avec les personnes esclavagisées pendant la « traite négrière » ? Les serfs européens n’ont jamais fait l’objet d’un quelconque code qui les transforma en « biens meubles », c’est-à-dire au rang d’objets sans âmes ! Ils n’étaient pas fouettés, suppliciés, amputés, dévorés par des chiens, violés, lynchés ou jeter en patûre aux requins !
Le « commerce triangulaire n’a fait qu’amplifier » – Mais on est où là ??? La négation de l’état d’humains par d’autres humains était juste une amplification de manière industrielle et internationale d’un phénomène qui existait déjà de manière tribale en Afrique ?!!! C’est bien ça ? On se fout de qui là ? Il y en a assez de lire de telles inepties !!! C’est purement et simplement de la négrophobie primaire !!!
Si le « commerce triangulaire n’a fait qu’amplifier », c’est que les nègres d’Afrique ne sont certainement pas seuls en cause ! reprochera-t’on à l’Etat Français d’avoir en perspective de verser soixante millions de dollars à des victimes américaines qui avaient été transportées vers les camps de la mort par sa societé de « Chemin de Fer » pendant la seconde guerre mondiale, alors que quelques Kapos furent les supplétifs des Nazis ? Qui étaient ces Kapos ? Sous la contrainte certes, mais qui étaient ces Kapos ? Doit-on pour autant exonérer l’Etat Français Vichyste ? NON ? Eh ben on ne pourrait non plus exonérer la France de l’esclavagisme érigé en « système étatique » « adoubé » par le Roi, son Président du Conseil, ses ministres (notamment le sinistre Colbert), et la societé civile de ces époques sombres pour l’humanité -
La négrophobie ambiante en France européenne, ne passera pas dans les dernières colonies françaises des Caraibes ! Que certains en mission spéciale ou commandés ici ou ailleurs, s’enfoncent bien ça dans le crane !!!
* « Jetés en patûre aux requins » -
Négrophobie ! Voyez vous çà ! Et on dit comment pour les blancs, blancophobie ?
C’est incroyable de constater à quel point le fanatisme et la haine peut pousser au ridicule. Je suis martiniquais et cela devrait vous suffire. A ce train là vous allez bientôt me demander des preuves ADN. Je suis martiniquais et je ne partage pas votre conception d’une généalogie sélective ni votre paradigme passéiste. Pas plus que cette idéologie raciste et xénophobe que vous tenter maladroitement de cacher par de l’anticolonialisme.
L’accusation de négrophobie est d’autant plus amusante quand on a connu comme moi cette époque où en Martinique il n’était pas de bon ton d’être trop foncé de peau. Cette époque où on distinguait dès la naissance des enfants « bien sortis » ou « mal sortis » en fonction de la couleur de leur peau. Je suis même certain que cela est toujours de mise, simplement on évite hypocritement d’en parler. En vérité je n’ai jamais connu pays plus négrophobe que la Martinique. Je m’amuse donc de cet afrocentrisme à outrance, une mode bien récente pour quelqu’un de ma génération. « Sa ou pa konet gran passew » Lydie Gilbert.
Ces personnes dénommées « serfs » dépendaient exclusivement des seigneurs ! En somme une forme de servitude, d’esclavage intra-européen – Quelles différences ?????
Toi tu à été spolié, vendu, échangé, par ta Famille ton peuple contre des breloques , pour des breloques.
Le serf ( paysan ) devint béké dans la Caraïbe et les Amériques , l’objectif caucasiens était différent.
Oui ! J’ai connu cette époque où la clarté de la peau était en Martinique un bien plus précieux que l’argent. J’ai vécu cette époque où existait un racisme anti noir en Martinique au sein même de la communauté qui se prétend aujourd’hui noire. Cette époque où vivre sa propre vie d’homme noir en Martinique au quotidien était si dur, qu’on n’avait pas le temps de s ‘émouvoir de celle de ces ancêtres. La seule voie de sortie pour être reconnu socialement, c’était les études. Je me souviens d’un dicton très incitatif en la matière, un dicton qui claque encore comme un coup de fouet « pli yo nwe, pli yo led, pli yo couyon ». Césaire et l’assimilation étaient les exemples à suivre, non pas pour se faire reconnaître des blancs, mais simplement de notre propre communauté. J’ai développé depuis cette époque un reflexe qui tient en une phrase : Quand j’entends un mulâtre me parler d’esclavage je me demande de quel coté du fouet il situe ses ancêtres ?
Monsieur Moise,
Malgré nos divergences voire differences (philosophiques) complètement contradictoires voire antinomiques, je vous trouve finalement sympathique !
Je ne me suis jamais permise de remettre en cause votre degré de « martinicanité », vous êtes martiniquais, point, ce qui ne vous empêche pas d’avoir de singulières
visions ou d’étranges préjugés sur vos conctoyens et en l’occurence « indépendantistes –
L. G
Je constate avec grand plaisir Mme Lydie Gilbert, que nous allons pouvoir communiquer désormais avec plus d’assertivité. Malgré nos différences idéologiques fondamentales je ne trouve pas systématiquement désagréable de vous lire et encore moins de vous contredire. Bien au contraire !
Cependant je ne comprends pas pourquoi vous persistez à qualifier de « visions » ce que je décris et qui relève du vécu, de l’expérience personnelle, d’un témoignage. Quand aux « préjugés », n’est ce pas précisément ce que je dénonce ?
Pour en revenir à l’esclavage, la capacité de cruauté des êtres humains envers leurs semblables est insondable. Cette cruauté ne peut qu’être portée à son paroxysme si l’on dénie à ses victimes le statut d’êtres humains. Il n’est pas rare d’entendre des criminels, pédophiles, violeurs, d’aller même jusqu’à accuser leurs victimes d’avoir fait le premier pas pour tenter de se justifier.
Ce constat qui est valable pour un individu, l’est tout aussi pour un groupe. Il existe aussi un autre constat en la matière, c’est que la plupart de ces criminels ont eux aussi été victimes dans leur passé des mêmes actes de barbarie qu’ils infligent à leurs victimes. Vous devriez peut être vous renseigner d’avantage sur le servage. Aucun peuple ne détient le monopole de la cruauté.
Bien à vous.
M.D.