Tribune – Sylvie Javaloyes, membre de l’association Culture Egalité | L’Immersion professionnelle est présentée comme la possibilité de découvrir des métiers pour les personnes en reconversion ou en insertion professionnelle. C’est une convention signée entre le pôle emploi, l’entreprise et l’individu en reconversion ou insertion. La période d’immersion est d’un moisrenouvelable. Pendant toute sa durée la-le bénéficiaire doit être accompagné·e d’un·etuteur·trice. La personne conserve son statut antérieur et est donc indemnisée selon ledit statut.
La réalité est toute autre.
L’immersion professionnelle sert en fait de période d’essai gratuite. Des entreprises en recherche de salarié.es bénéficient ainsi de personnels à titre gratuit et exploitables pendant toute la durée de l’immersion. Ainsi, en Martinique, une entreprise de nettoyage ayant besoin de personnel s’est vu proposer par le pôle emploi des personnes en fin de droit, peu qualifiées, ne percevant pendant 3 semaines aucune rémunération. Lorsque les entreprises ne connaissent pas ce dispositif, les sociétés de recrutement se chargent de les en informer. Le plus décourageant ? Que des cadres, eux-mêmes salarié·es, trouvent absolument normal de mettre à disposition de leur entreprise du personnel gratuit. Ces cadres semblent oublier que la crise économique peut aussi les transformer en personnes en immersion professionnelle et scient, avec zèle, la branche sur laquelle elles-ils sont assis·es.
Prenons encore le cas d’une entreprise de distribution qui embauche des jeunes pour la période des grandes vacances. Sur 5 semaines de travail proposées, 2 semaines sont en immersion. Veut-on nous faire croire que la mise en rayon de produits nécessite 15 jours d’immersion pour comprendre la tâche ?
A l’issue de cette période, l’entreprise est censée proposer un CDD voire un CDI. Or ce contrat permet à l’employeur de prévoir, à la suite de la période d’immersion, une période d’essai, rémunérée cette fois, à l’issue de laquelle il pourra se séparer de la personne salarié·e sans contrainte. Certaines entreprises en profitent au maximum : elles font se succéder les personnes en immersion et disposent donc de personnels gratuits sur une durée plus ou moins longue. Cette pratique est tellement commune que certain·esconseiller·es du Pôle Emploi conseillent aux personnes qui pensent n’avoir aucune chance d’être embauché·es de ne pas poursuivre l’immersion.
Les femmes seront particulièrement impactées par ce dispositif. En effet les entreprises les plus friandes de « l’immersion » sont la grande distribution, le nettoyage, l’aide à la personne, des secteurs largement occupés par des femmes.
L’immersion professionnelle devient une forme déguisée d’esclavage moderne qui autorise le travail non rémunéré. Voilà ce que l’on appelle sans doute « la modernisation » des relations de travail !
L’association féministe Culture Egalité appelle les classes laborieuses, et les femmes tout particulièrement, à se syndiquer et à se mobiliser pour résister à cette nouvelle forme que prend l’exploitation capitaliste de la partie la plus vulnérable de la population.
Le 16 juin 2018
Les outils d’insertion des plus démunis qui se transforment en exploitation sauvage brutale des Martiniquais par les Martiniquais eux-mêmes, avec un cynisme d’autant plus profond que l’on s’éloigne du cercle des grandes entreprises familiales transmises de génération en génération. Le plus abject se trouve sans doute chez les employeurs de première génération du secteur associatif, qui lui aussi exploite comme même le pire des békés agricoles de roman historique dans le Nord Atlantique n’oserait pas imaginer le faire.
Ce genre de dérive trahit la vision quasi-esclavagiste d’une partie du patronat local, surtout s’il est de création récente et complètement autodidacte, celui qui tend en même temps la sébile à l’État en se gargarisant de créer des emplois. Impossible évidemment d’accuser l’Etat, les syndicats, les békés, les 40 %, les banques, les élus …. et autres boucs-émissaires pratiques habituels. La jouissance de pouvoir enfin exploiter une main d’œuvre gratuite, tout en actant une différence sociale aussi récente que précaire, il faut croire qu’il y en a que cela motive. Surtout que la population en galère à insérer est un vrai fonds de commerce.
Le texte révèle un abcès qu’il va falloir un jour crever : le mépris des Martiniquais du quotidien pour leurs prochains jugés de caste inférieure, la farouche volonté des anciens exploités d’exploiter à leur tour quitte à adopter des comportements irrationnels au plan économique, et l’impact de tout cela sur la situation économique et sociale voire sur la viabilité à terme de nos structures.
Aucune loi ne devrait permettre la gratuité du travail sous quelque forme que ce soit.(immersion stage seminaires) quitte à l’état de définir les modalites d’une compensation ( (abattement fiscale ou autres……..)
Compensation ???? Parce que la rémunération du travail mérite une « compensation » versée à l’employeur ?????? Et ce serait à l’État de « compenser » ?
Vous auriez sans doute applaudi en 1848 à l’indemnisation des propriétaires d’esclaves !
Allez au bout de votre pensée, demandez tout de suite le retour de l’esclavage, vous serez sans doute surpris du nombre de Martiniquais prêts à vous suivre.
L’entreprise n’étant pas obligé de prendre un stagiaire ou autres il me semble que l’inciter à travers un allègement de ses charges est une bonne chose.D’ailleurs cela se fait sur tout le territoire français pour divers types d’emploi sans qu’on ait à evoquer l’établissement d’un quelcuonque esclavage.L’outrance de votre hocquet sur le desir des martiniquais prets a vous suivre pour le rétablissement de l’esclavage me laisse penser que n’êtes pas martiniquais et que vous ne savez pas de quoi vous parlez.Dans ces cas là on la ferme.
Rhétorique locale habituelle : quand on n’est pas d’accord avec un discours on attaque celui qui le tient. Quitte à déformer son propos ou lui prêter une origine extérieure présumée disqualifiante.
La réalité est pourtant tenace :
1. Ce n’est pas parce que les allègements de charges mis en place au plan national s’appliquent en Martinique que la pratique des employeurs est la même partout alors qu’elle n’est déjà pas homogène chez nous. Que vous l’acceptiez ou non ne change rien au fait que les pratiques managériales martiniquaises ne sont pas celles de l’hexagone. Il se passe chez nous à grande échelle des choses qui n’existent pas dans l’hexagone, libre à vous de ne pas vous en rendre compte.
2. En matière d’allégement de charges, l’outre-mer a obtenu des dispositions particulières qui vont au-delà de celles de l’hexagone, comme si le cout du travail y était plus élevé. Ce qui n’est évidemment pas le cas : l’explication se trouve dans le caractère plus insupportable du cout du travail pour les Martiniquais, pour des raisons culturelles et non économiques. L’employeur martiniquais est en moyenne plus allergique que son homologue de l’hexagone aux charges de personnel. Peut-être pourriez-vous vous demander pourquoi….
3. Vous avez une explication du volume de charges sociales impayées à la Martinique ? A votre avis cela traduit quelle conception des charges salariales et plus généralement du cout du travail ?
4. Les mots ont un sens, parler de compensation suppose qu’il y ait une chose à compenser, le cout du travail dans votre propos. Lapsus de votre part, ou révélation du fond d’une pensée que vous n’êtes pas seul à défendre ?
La guerre pour une baisse du cout du travail est mondiale, mais elle trouve chez nous un terrain particulièrement impatient et prêt à presque tout.
Le pratiques d’une bonne partie des employeurs martiniquais, de refus systématique d’assumer le cout du travail en faisant appel à l’Etat, le grand cynisme des relations sociales au sein des petites structures, le viol fréquent d’un droit du travail perçu comme anormalement contraignant pour notre contexte et nos petits employeurs, l’appauvrissement systématique du contenu du travail, le caractère moyenâgeux de modes d’organisation qui refusent tout investissement de substitution du capital au travail, comme si seule la sueur du travailleur comptait et non sa productivité, le niveau abject d’exploitation de la main d’œuvre dès lors qu’elle n’est pas en position de force, l’acharnement à vouloir compenser par le cout du travail l’incapacité à élaborer des modèles économiques viables, tout cela ne résulte pas du hasard, mais bien d’une conception martinico-martiniquaise de l’entreprise ancrée dans une histoire et une culture données.
Il n’y a pas lieu de s’étonner de ce que dénonce le texte publié ici par l’association Culture Egalité, le travail à cout nul ou presque est bel et bien un idéal local, le détournement de l’immersion professionnelle n’est qu’une manifestation parmi d’autres d’un fonctionnement collectif fortement marqué de l’histoire et d’un ADN de l’entreprise martiniquaise que les gens comme vous refusent d’examiner et perpétuent sans même se rendre compte de ce qu’ils font.
Libre à vous évidemment de vous voiler la face et d’appeler au silence ceux qui tirent le signal d’alarme. D’autant que vous n’avez-sans doute aucune conscience de l’impact des dérives sur la compétitivité globale de notre économie et sur le climat social local.
steph ! arrête de me faire peur là … tu penses vraiment ce que tu penses là ??? ou c’est de l’humour noir fait que pour les noirs ?
Vous êtes tout en insinuations sans réelles profondeurs sur les sujets que vous abordés et l’homme martiniquais et sa conception du travail semble vous poser problemes…..
C’est la Martinique tout entière qui s’enfonce dans des conceptions lourdement contreproductives, sur un sujet que personne n’explore faute de matière grise dédiée localement et vu l’impossibilité de sortir de la permanente auto congratulation locale à laquelle vous semblez participer. Notre rapport au travail, qui lui-même procède de notre conception de l’entreprise et de nos pratiques managériales les plus communes dans certains secteurs, pose un vrai problème. Pour partie, la sous compétitivité de nos entreprises récentes s’explique par cela, ce qui ne manque pas de renforcer le poids de ceux qui sont déjà en place, mais après tout c’est peut être le but du jeu ou ça vous convient. Nombreuses sont celles des entreprises qui croient que le facteur clé de succès réside dans la capacité à exploiter son personnel, d’autres jugent que seul l’accès aux financements publics compte y compris sous la forme de mise a disposition gratuite de chômeurs indemnisés par des fonds publics.
Libre à vous de penser que c’est moi qui ai un problème, c’est d’ailleurs ce que l’on pense de tous ceux qui s’écartent de la pensée unique martiniquaise, délibérément aveugle sur certaines problématiques qui font l’objet de recherches sérieuses ailleurs. Quand à la profondeur de ce que j’avance, je me demande bien comment vous pouvez vous en faire juge, mais je ne voudrais pas vous sortir de l’univers simplet qui vous sert de grille d »analyse.
freddy ! boug mwen … pran patchéw épi alé !!! si steph te parait trop intelligent, » sous entend trop concret, pour être des notre », admet que son raisonnement se tient !!! ça te grandira autant que tu le souhaites toi même …