Tribune – Pierre-Alex Marie-Anne - En apparence tout baigne, le scénario est bien huilé: la liste arrivée en tête au premier tour est quasiment assurée ,grâce à l’introuvable formule magique de la Prime majoritaire (bonus de 11 sièges) de détenir la majorité absolue et donc de remporter l’élection .
D’où pour les appareils politiques la préoccupation principale : conclure une alliance la plus large, possible et pour ce faire , quoi de mieux que de détenir les clés de la distribution de la manne financière, et second impératif, valoriser autant que faire se peut l’image de son champion pour en faire un personnage sinon″ christique ‟du moins charismatique .
Sur ces bases .les supputations vont bon train et chacun de soupeser la plus ou moins bonne forme de son leader, qualifié bien sûr d’historique, ou encore d’ évaluer l’impact des casseroles que ses adversaires bien intentionnés ne manqueront pas de lui accrocher aux basques, oui mais les choses sont-elles aussi limpides qu’il y paraît, n’y aurait-t-il pas de l’eau dans le gaz !
Si on peut se poser la question, c’est que le législateur, quelque peu facétieux, a cru bon d’ introduire une nouveauté dans l’acte de création de cette nouvelle collectivité : ces fameuse Sections électorales correspondant aux quatre circonscriptions législatives. Sans trop forcer le trait on peut dire qu’li y a deux élections en une : l’une pour désigner le lauréat du pouvoir suprême, l’autre les têtes de listes dans les sections et les gagnants et perdants ne seront pas forcément les mêmes.
Il en résultera à l’arrivée, on peut le prédire sans risque, une distorsion entre le groupe détenant la majorité absolue dans l’Assemblée et la représentation majoritaire dans les différentes sections .
Dès lors qui sera le plus qualifié pour défendre les intérêts de la section dans l’enceinte de l’Assemblée? celui dont le seul mérite est d’avoir été couché sur la liste ayant remporté l’élection, quand bien même il n’ aura été repêché qu’ in extrémis par le jeu du remplacement de ses colistiers nommés au Conseil Exécutif , ou bien celui choisi sans discussion possible par les électeurs qui l’on placé en tête de la liste victorieuse sur la section.
On voit déjà poindre à l’horizon les éventuels conflits de légitimité entraînée par une telle situation rocambolesque notamment lorsqu’il faudra prendre des décisions cruciales pour les habitants de la fraction du territoire considérée.
Certes les responsables politiques préfèrent faire l’impasse sur ce problème, ce qui compte avant tout à leurs yeux c’est de détenir les leviers de commande de l’Institution ; on se demande alors dans ce cas pourquoi ils déploient une telle énergie pour tenter de minimiser le rôle et la place des futurs chef de file de ces sections ( « il ne peut y avoir qu’une seule et unique tête d’une liste, indivisible par nature» – les chefs de sections ? de simples collaborateurs , selon la formule consacrée) ; on se rassure comme on peut !
Pour ma part, j’inclinerais à voir là, comme qui dirait,″ un petit caillou dans la chaussure‟.
Soyons clair , qui peut aujourd’hui mesurer avec certitude l’impact de cette nouvelle donne, sur le fonctionnement de la future CTM ? Absolument personne.
Ce qui est sûr par contre ,c’est que les conditions dans lesquelles a été adopté la réforme isntitutionnelle qui l’a crée ont été et demeurent particulièrement anxiogènes et ceci d’autant plus que les martiniquais ont dans cette affaire pris conscience d’avoir été complètement bernés ; les plus hautes autorités de la République de l’époque leur avaient juré, la main sur le cœur, durant la campagne référendaire : « qu’en tout état de cause ,le Département ne disparaîtrait pas », force leur a été de constater qu’on leur avait tout simplement menti
Il ne faut donc pas s’étonner que la méfiance à l’égard de la classe politique, dans son ensemble, règne actuellement en maître et cela n’est pas sans conséquence.
Le Département pour le citoyen lambda, c’était avant toute chose, il est nécessaire de le rappeler, la Collectivité de la Solidarité – nous là épi zot proclamait-on à l’envie , celle qui gérait et dispensait les aides sociales de toutes natures (un budget de plus de 700 millions d’euros, le double de celui de la Région, affecté pour près des deux tiers à l’action sociale sous toutes ses formes, couvrant tous les âges et toutes les situations d’exclusion) et pfuitt ! plus rien , voila que cette institution séculaire (remontant à 1870) s’évanouit dans les limbes d’un ailleurs indéterminé.
Et vous croyiez que le citoyen continuera à faire aveuglement confiance à ceux qui lui ont ainsi, traitreusement, fait un enfant dans le dos !
C’est prendre ses désirs pour des réalités et les enfants du Bon Dieu pour des canards sauvages. L’électeur devenu orphelin , malgré lui, de son principal soutien institutionnel ,l’instance qui connaissait à fond et pratiquait journellement les rouages et les spécificités de la Politique Sociale n’a que faire des gesticulations de ces grands pontes, obsédés par leur nombril , qui du haut de leur Aventin se posent en Deus ex machina.
Il recherche avant tout la sincérité chez ceux qui sollicitent ses suffrages ; il veut , cet humble citoyen pouvoir les connaître et les rencontrer personnellement , qu’ils parlent le même langage que lui, sans faire de chichi, qu’ il puisse s’entretenir librement avec eux de ses problèmes et surtout espérer en obtenir le règlement.
Dans cette optique, il y a fort à parier qu’entre ceux dont la légitimité découlera principalement du bon vouloir du Prince et ceux qui la tiendront directement du suffrage populaire la partie tournera à l’avantage de ces derniers ; ils auront en effet pour eux d’être pleinement au fait des réalités du terrain et des aspirations de ses habitants qu’ils pourront porter et défendre au sein de l’Assemblée, sans le moindre complexe.
Ces chefs de section, défenseurs attitrés des intérêts de leurs mandants dans leurs zones géographiques respectives, seront en réalité incontournables, ils rempliront en quelque sorte de fait, le rôle des Conseillers généraux de proximité, actuellement dénommés départementaux, voués à disparaître .
C’est dire à quel point leur choix est capital pour le succès ou l’échec final des différentes listes en présence, et ceci bien plus que des programmes mirifiques auxquels plus personne ne croit plus, pas même ceux qui les fabriquent. Il serait judicieux de s’en aviser.
Pierre Alex MARIE-ANNE
Photo d’illustration : les deux exécutifs et leurs vice-présidents lors d’une réunion de présentation de la CTM aux personnels territoriaux
Il y a tout lieu effectivement de s’inquiéter de la façon dont la nouvelle collectivité va fonctionner d’autant que rien dans des années qui viennent de passer, ne semble démontrer la maîtrise des évènements par EPMN.
Toutefois, est-ce une raison pour faire des amalgames et par ailleurs apparaître comme un nostalgique du Département ?
Pour l’amalgamej, seul Serge LETCHIMY pour des raisons de tactique électorale souhaite minimiser le rôle des têtes de section en se mettant seul en avant. Cela lui permet de réduire les risques de bisbilles qui ne manqueront pas d’apparaître au sein d’EPMN et aussi au sein du NéoPPM. Moins de places pour ceux qui ne sont pas maires, nécessité de respecter la parité.
Quant au Département, je crains que nous ayons affaire avec l’auteur a un conservatisme d’un autre âge.
Ah ! ce Neverbeen , son omniprésence, sa capacité d’être présent en tout lieu ou en plusieurs lieux simultanément , disons en gros son faramineux don d’ubiquité , a atteint des sommets ….
, Gageons qu’il devinera très rapidement ,les pensées et les actions avenir du président du C.R…donc ce formidable pouvoir lui permettra de prévenir à temps ses sbires mimistes …sacré Neverbeen va ! si tu n’existais pas ,il aurait fallu t’inventer ….