Tribune – Géraldine de Thoré, membre de l’association Culture Égalité | Lundi 9 juillet a eu lieu au Cénacle un débat sur « le harcèlement de rue ». Le sujet polémique, mais intéressant touche à notre conception des relations à l’autre et plus précisément aux rapports entre les sexes. Malheureusement, il a été très rapidement escamoté.
D’abord par la journaliste et essayiste Peggy Sastre. Selon elle, le vrai sujet est les violences subies par les femmes dans le cercle familial et la diminution des violences sexistes en général, le harcèlement de rue étant une création des féministes radicales et non une réalité. Son attaque en règle des positions féministes sur ledit harcèlement a donc interdit d’aborder un sujet devenu nul et non avenu. Ensuite, par la psychiatre et psychanalyste Jeanne Wiltord qui explique le passage en quelques décennies du « simple pssit » à la violence verbale et sexuelle par le fait que notre société coloniale a privé les colonisé·es de « parole », fragilisant les hommes dans leur virilité, c’est-à-dire dans « leur capacité à parler en leur nom propre ». Les Martiniquais·es éprouveraient donc de la « difficulté à faire confiance à la parole » et lui préférait le « passage à l’acte ». Le propos de Madame Wiltord s’articulait exclusivement autour de l’héritage traumatique de l’esclavage, du colonialisme et de son poids dans la construction mentale des Martiniquais. Ainsi, la pertinence de l’analyse freudienne ou lacanienne sur les traumas spécifiques aux mâles antillais a été débattue alors que la question d’une dame sur l’impact psychologique du harcèlement de rue sur les femmes est restée sans réponse, le ressenti des femmes n’étant pas l’objet.
Pourtant, le sujet soulève beaucoup de questions. En voici quelques-unes qui n’ont pas été abordées.
Le harcèlement de rue est-il un débat futile comparé aux violences sexuelles que subissent les femmes ? En d’autres termes, n’y a t-il pas de lien entre les deux phénomènes ou bien parler de l’un ne serait-il pas aussi parler de l’autre ?
Peut-on qualifier de harcèlement un propos qui n’est ni insultant, ni obscène ? Ce qui équivaut à questionner ce qui fonde un harcèlement. Est-ce l’intention de celui qui parle ou le ressenti de celle qui entend ? Est-ce la répétition ?
Le harcèlement de rue en Martinique serait-il « culturel » ou une manifestation de la domination masculine…ou les deux ?
Le harcèlement de rue serait-il majoritairement le fait d’hommes jeunes, désœuvrés, socialement marginaux ou transcende-t-il l’âge et les classes sociales ? Et si oui, pourquoi ?
Le harcèlement de rue a t-il un impact sur le comportement des femmes dans l’espace public ?
Réprimer légalement le harcèlement de rue, est-ce faisable, réaliste, souhaitable ?
Et enfin, quelles solutions pour des rapports femmes-hommes apaisés et harmonieux ?
Parce que nous aimerions bien entendre l’opinion des Martiniquai·es sur le harcèlement de rue en Martinique, nous donnons rendez-vous le 18 juillet, à 18 heures, à Un Œuf, 19 rue Garnier Pagès, à Fort-de-France à tout·es celles et ceux qui souhaitent débattre de ce sujet dans une ambiance de respect mutuel et d’écoute bienveillante.
pour évoquer le harcèlement, il faut une répétition d’actes ou paroles malveillants es ! il faut donc considérer ceci dans la problématique générale de la violence et éviter le particularisme féminin ou iste … qui installe la femme dans une posture victimaire qui tendancerait à croire que c’est encore au mâle à faire attention à elle, voire la protéger ! qu’elle donne une « kalot’ » à celui ou celle qui l’agresse et, qu’elle assume son geste jusqu’au bout . attendre qu’une société soit parfaite … ou presque, pour s’y sentir bien … est un leurre !!! pour l’heure.
Intéressant article…
La domination des hommes sur les femmes est un trait plusieurs fois millénaire, qui est le reflet d’une civilisation patriarcale antédiluvienne.
Il ne faut pas se faire d’illusion sur les faits: l’inégalité chronique est indiscutable entre les deux genres, au travers de toutes les strates de la société (notamment au travail, du montant des salaires au niveau des responsabilités professionnelles, ou électives, etc.).
La société toute entière participe à la réification de la femme, surtout au regard de la banalisation de la pornographie.
Pour autant, un réel changement s’opère dans la plupart des pays occidentaux, dont la tradition sexiste est moins prégnante que dans la plupart des pays latins: même si les femmes sont parvenues, à la suite d’un long processus historique, à faire entendre leur voix, notamment sur la liberté de jouir de leur corps, à accéder aux études (où elles sont souvent largement plus performantes que les hommes), ou encore à des sphères professionnelles qui leurs étaient jusqu’à il y a peu inaccessibles, il aura fallut 50 ans de plus pour refuser le harcèlement au travail, dans la rue, et les propos graveleux et sexistes qui sont encore, en France (et aux Antilles encore plus), souvent monnaie courante (jusque dans les hémicycles de la représentation nationale).
Et en effet, les femmes signifient leur juste intolérance des comportements masculins qui leur dénient le droit à une égale dignité avec le sexe mâle.
Cependant, la difficulté est de ne pas passer d’un extrême à l’autre, et de ne pas faire de confusion: la philosophe Olivia Gazalé s’interroge sur l’obsession du harcèlement sexuel qui pourrait conduire à une « surinterprétation, dans un sens nécessairement coupable, des expressions multiformes de la séduction », et la privation d’un « érotisme authentique ».
Sans souhaiter une vague « purificatoire », certaine femmes concèdent aux hommes la « liberté d’importuner », indispensable à la liberté sexuelle, en observant le respect dû à tout individu, quel que soit son genre.
Un homme ne plaira pas s’il est un goujat, avec un « toutes des putes sauf maman » tatoué sur son avant-bras: la séduction a ses charmes et participe au commerce amoureux, inutile de faire étalage de moult testostérone, et inversement.
D’ailleurs, un vieil adage ne dit-il pas: « Vaut mieux un petit canard dans sa baignoire, qu’un gros connard dans son plumard » ?
Ayant quelques heures à tuer, j’irai probablement assister aux débats rue Garnier Pagès, avant de prendre mon avion…en espérant ne pas être le seul « mâle » intéressé par le sujet, plutôt que par l’éventuelle opportunité de « pécho le coup d’un soir de 5 à 7″…
bravo albert ! tu m’étonneras toujours et c’est énorme … tu parles comme mbappé ! mais les mefs ont un petit coté hugo lloris … « il brûle deux ballons en même temps et fait baver un avant centre » !!!
Qu’elle fasse une intervention sur le podium durant la Mercury Day !
Ne me juger pas sur la place publique.
Je commence tout de suite par dire qu’il faut apprendre à aborder une fille ou une femme dans l’espace publique; un avis à l’éducation. Apprendre à communiquer avec le sexe opposé dans l’espace publique, c »est apprendre à vivre ensemble. Le harcèlement découle d’une timidité refoulée. Comment aider les jeunes à intervenir en publique, aborder une jeune femme, se tenir en société tout en respectant l’autre. Tout cela découle de la leçon de morale, qui parmi vous a reçu cette leçon qui est restée ancrer en nous durant les âges ? Beaucoup de jeunes naissent dans des relations non consentantes et parfois avec violences et reproduisent le même climat. L’éducation nationale doit lister ses enfants afin de les remettre à la pouponnière avant de les relâcher à l’air libre. Il faut faire sortir cette violence qu’il possède dans leurs cellules. Mon prochain cours portera sur comment s’exprimer et bien vivre en société. On n’a pas besoin d’être sociologue pour apporter des solutions à cette frustration que dégage un individu. Il faut que les écoles mettent en place, la thérapie de la rivière et l’écoute des feuilles de bambous pour donner naissance à de nouvelles personnes : Adultes saints d’esprit avec un comportement d’oiseaux de paradis. Chaque individu progresse avec les bagages de leur environnement. C’est un sujet passionnant.
Je ne pense pas qu’il faille attendre autre chose de l’Éducation Nationale, ces temps-ci, que la sélection des futures « élites » formatées à la perpétuation d’un système inique où la femme, en France notamment, aura encore un dur combat à mener pour faire accepter son égale valeur aux « mâles dominants ».
Mâles qui par ailleurs, parfois sans pénis, se livrent entre eux à des combats sans glands…
Apprendre aux enfants, au sein même des familles, le respect de l’autre (quel que soit son genre) est un préalable de bonne éducation.
Cela dit, ce que vous dites est vrai dans tous les milieux sociaux: la reproduction de l’exemple des parents est souvent le point d’ancrage d’une relation malsaine des futurs adultes avec de futur(e)s partenaires sexuels (et je ne parle même pas d’incestes)…
Enfin, rassurez-moi sur vos cours du « bien vivre en société »: aucun rapport avec ceux de Nadine de Rothschild, je suppose ?
« Mâles qui par ailleurs, parfois sans pénis, se livrent entre eux à des combats sans glands… »… qui viennent jusque dans nos bras dégorger dans nos fils et de moins en moins dans nos compagnes… !
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Albert ! je ne suis pas toi … mais, je te suis ! j’ai fait le point et, je peux t’apprendre que depuis que tu nous fais l’honneur d’intervenir sur pp, pas une fois tu as pu raconter des conneries … sous entends que tu ne dis que des choses utiles ! ce qui m’a fait dire à moi même que tu ne peux être qu’extraterrestre. « laisse moi rêver » . mais, tout comme d’autres, je pense que tu te laisses éblouir par un miroir déformant qui pourrait te laisser à croire que les petites minorités qui ne vont pas bien et nous font peur sont en fait une grande majorité . ou, dans un autre sens, crois tu que la nature pourrait être parfaite ? tu deviens par la même et en sus, un agent diffuseur de cette fausse information, ce qui contribue à accentuer le phénomène !!! si tu vois ce que je veux dire … à moins que tu crois en une société parfaite qui ferait fi de cette peur insidieusement mise en exergue par nos dirigeants pour mieux nous contenir, nous régler à la baguette … en somme, nous contrôler pour encore mieux nous dominer ! qu’en sais je . tu ne pourra être et des leurs ou leurres, et des notre.
Héhéhé…
Mon cher Ambroise, ce qui me fait peur, c’est la grande majorité.
Celle-ci n’est pas composée des déviants qui défraient les chroniques, en déployant leurs malfaisances envers les un(e)s ou les autres, pour poursuivre des buts plus ou moins inavouables, mais de tous ceux, foultitude anonyme qui, dans une mesure plus ou moins grande, acceptent bon gré, mal gré, l’apparente inéluctabilité de la perpétuation d’une civilisation en voie de décadence éthique.
Une décadence dont la finalité létale ne fait aucun doute.
Une décadence liée au fait que l’on accepte, de porter des chaînes dorées (juste plaquées or) en étouffant la Liberté des deux mains.
Car la Liberté, c’est contraignant, cela suppose des sacrifices que peu consentent à faire, car ils impactent le doux « confort » relatif dont « bénéficie » la majorité (relire l’excellente fable du loup et du chien), tout en étant, cependant, indispensable à l’envol d’un niveau de conscience supérieur.
Les humains se contiennent eux- mêmes et acceptent implicitement d’être « menés à la baguette » par ceux à qui ils concèdent ce pouvoir, et qui les maintiennent en laisse.
Car quelque part, cela arrange tout le monde.
Et au diable les dommages collatéraux.
Mais à un moment donné, certain(e)s se rebiffent: c’est le cas des femmes, dans le cadre de cet article.
La Nature liée à cet univers est bien faite, Ambroise, cependant celle des humains en est encore au stade de l’édification: une société parfaite n’aurait pas besoin de « dirigeants », au sens que vous donnez à ce terme.
Comme sur ma planète.
Et là, je vais te faire rêver, ( tout en balayant ton assertion sur mon inaptitude à raconter des conneries, qui sait ? ) :
Moi, et certains de mes semblables essayons de rentrer chez nous, mais un incident technique nous a cloué au sol depuis des dizaines de millions d’années (propulsion du vaisseau en panne, et le TCSP n’est pas encore capable de franchir l’hyper-espace).
Pour nous en sortir, nous n’avons eu d’autres choix que de vous aider à évoluer jusqu’à ce stade délicat de civilisation technique, indispensable, où tout peut nonobstant nous péter à la gueule (comme les autres fois)…
C’est pour ça que nous sommes un peu nerveux.
Du coup, je suis des vôtres, car nos destins sont liés.
Decidement albert tu me confirmes comme si tu l’aurais senti, que tu es hors de porté de mon arbalète et que je ne peux que te regarder passer avec je dois dire, comme une sorte de fierté … de savoir que tu comprend le sens de la vie . C’est apaisant !