Par Yves-Léopold Monthieux
Ainsi que je l’écrivais dans une précédente tribune, un écrivain bien introduit politiquement se plaignait à François Hollande sur Martinique Première de ce que certains mots comme « domien », « outre-mer » ou « métropole » soient utilisés dans le vocabulaire qui régit les rapports entre la France et les territoires français non hexagonaux.
En effet, un vent de révision du vocabulaire politique souffle sur la Martinique comme par un signal donné par une voix souveraine. Il est évident que, dans notre territoire où les ambitions se limitent souvent à l’incantation et où l’on croit à la grande vertu des mots, la « défrancisation » comme naguère la déstalinisation en Union soviétique peut occuper le temps libre laissé par l’absence de projets concrets pour la Martinique. C’est fou le psittacisme observé au sein des réunions de certains conseils municipaux : « je n’aime pas ce mot, mais il n’y en a pas d’autre », « moi non plus je n’aime pas », « ce mot ne veut rien dire », « c’est quoi un domien ? », « qui est outremer, c’est la France ou la Martinique ? »… C’est la leçon apprise par cœur par certains élus qui leur permet ainsi de ne pas rester muets dans ces enceintes. Cela évite en tout cas d’avoir à traiter de sujets trop terre à terre.
Il convient de faire la différence entre les mots qui ne « mangent pas de pain », comme on dit, et ceux auxquels sont attachés des intérêts bien réels. Aussi peut-on sans inconvénient affirmer que la Martinique est un pays, que les Martiniquais forment un peuple et que les deux se regroupent dans la nation martiniquaise. On peut ajouter que Fort-de-France est la ville capitale, ce qui tomberait sous le sens dès l’instant que le pays-nation Martinique existerait. A cet égard, on s’étonne que des citoyens résidant en communes qui s’accordent pour parler du pays fassent de gros yeux à l’évocation de Foyal-la-Capitale. Par ailleurs, on fait souvent appel à la méthode Coué, comme si les choses n’étaient pas évidentes et par souci de pédagogie, on donne une béquille à ces mots : pays devient « pays Martinique » et capitale, « ville capitale ».
Mais il est plus difficile de s’opposer à la réalité de certains mots. Certes, « domien » n’est pas très joli, ni « métropole » ni « outre-mer ». Les pirouettes « hexagone » ou « hexagonal » qui leur sont préférées ou même l’extension « negzagonal » utilisée par gentillesse pour désigner nos frères de la métropole ne sont pas non plus d’une grande beauté. Certes, « Texaco » est plus beau, même si parfois l’énoncé du mot était jadis suivi d’un juron populaire. Mais le vocable rappelle un Etat et désigne une multinationale qu’on aurait peine à citer en exemple dans une ville progressiste. Cependant que signifie Volga-Plage (est-ce si beau que ça ?) qui, mieux que la Place Stalingrad dont nous a débarrassée François Mitterrand, a survécu à la « débolchévisation » ? Ces deux quartiers n’ont pas été déclarés « indignes » ou « dégradés » par l’Etat sur proposition de la municipalité. En revanche on ne dit pas si, devant le jury municipal, ils n’ont été coiffés que sur le fil par les quartiers concurrents. Enfin, passons sur le Malecon qui paraît relever d’un acte sentimental, même si l’un des deux seuls immeubles qui se trouvent sur cette place et qui appartient à la ville-capitale est entouré de fils barbelés qu’on pourrait retrouver pas très loin d’un autre Malecon.
Allez donc trouver d’autres mots génériques que « domien » ou « outremer » pour désigner l’ensemble des territoires français et des citoyens français de l’outre-mer et comment appeler la France ou les Français lorsqu’on est soi-même Français résidant dans un territoire français ? Les contorsions comme hexagone ou hexagonaux n’y suffisent pas. Allez convaincre, foutre, qu’entre les deux bords de l’Atlantique c’est la France qui serait « outre » et la Martinique, « centre ». C’est devant cet embarras que se trouvent ceux que représentait Patrick Chamoiseau sur la Première. Ils n’ont pas encore dit qu’il faille également supprimer les mots « français » ou « euros », mais l’idée est présente dans les esprits, du moins pour le premier. Et pourtant, on sait quoi faire pour balayer tous ces vocables. Il suffit d’en supprimer un qui emportera tous les autres : France. Ni François Hollande ni les autres candidats à la Présidence ne paraissent s’en faire un sang d’encre.
Le candidat du parti socialiste s’est dit ouvert, s’il est élu, aux propositions que pourraient lui faire le prix Goncourt et ses amis linguistes dans le cadre de la « défrancisation » du vocabulaire ou peut-être du territoire lui-même.
5 février 2012
Que nous apporte ce « truc » ce matin:
-quand la violence a encore causé la mort d’un jeune
-quand le chomage croît
-quand les communes ont du mal à boucler leur budget
-quand les diabète, hypertension, obésité sont en augmentation constante avec le nombre d’AVC induits
-quand les structures pour les malades atteints d’Halzeimer sont insuffisantes
-quand les familles ont du mal à trouver des places en maison de retraite
-quand le cancer de la prostate touche beaucoup de martiniquais
-quand de plus en plus de familles ont des enfants avec des problèmes psychologiques
-quand l’accès à la propriété devient très difficile
-quand le foncier se raréfie et l’objet de spéculation
-……
-……
La liste est donc longue des enjeux pour notre société et cela mérite que l’on se penche dessus, qu’on en débatte, car cela concerne toutes les familles.
Et effectivement les politiques doivent avoir des réponses à ses problèmes de sociétés.
Donc ces éternels polémiques mêlant rancoeurs, frustations, attaques personnelles sur fond de règlement de compte, me semblent bien dérisoires et stériles en cette période de crises multiples.
A moins qu’il y ait un intérêt majeur à cela, un sens caché accessible aux seuls initiés, et là je suis tout disposé à ce qu’on me les explique.
J’observe qu’aucun des points traités dans ce texte ne vous paraît digne d’être évoqué. On a le droit d’être exigeant. Mais si le sujet est aussi insignifiant que vous le dites je ne comprend pas pourquoi vous n’avez pas vivement interpellé le conseiller du président de la région qui n’a posé à François Hollande que cette question de vocabulaire. Vous pouviez lui reprocher de ne pas avoir profité de l’occasion pour poser une question, d’après vous plus utile, notamment parmi celles dont vous faites ici la longue et non exhaustive liste.
Vous venez de dresser une liste non exhaustive de difficultés quotidiennes auxquelles nous sommes confrontés et pour lesquelles une réponse des responsables politiques, ferait place aux polémiques politiciennes stériles.
Si j’ai bien compris Y. Léopold Monthieux, sur le fond, le constat qu’il dresse sur le comportement des responsables politiques locaux dans sa tribune, est le même que celui que vous dressez; constat par ailleurs, que je partage.
Combien de temps encore, allons nous être les spectateurs de cette dramarturgie, où seuls quelques élus de Gauche, nostalgiques, et revanchards, associés à une intelligentia locale soumissionnée et soumise, dont le comportement hystérique et allergique à toute prononciaton ou connotation d’expression ou à caractère français frôle le caractère maladif.
Jacky ESPARTERO
le sujet aurait pu être intéressant si il n’avait pas été introduit sur le mode de la polémique tel que précisé précédemment.
Mode sur lequel vous persistez d’ailleurs .
On est tout simplement des Caribéens, Iles (régions monodépartementales) situées dans la zone Amérique Latine et Caraïbes (« 6ème continent »). La France est le continent, d’ailleurs elle est consiére comme tel par les Corses. Les Corses disent quant ils vont en france continantale, qu’il vont sur le continent. On porrait ainsi adopter ce lagage qui paraït consensuel !!!
Bonjour au forum
L’on pouvait penser que seuls nos « patwiots » de « djol » pouvaient abonder dans la caricature et l’exagération -
Eh bien non ! Ecoutons cette excellente fin de post :
« Combien de temps encore, allons-nous être les spectateurs de cette dramaturgie, où seuls quelques élus de gauche, nostalgiques, et revanchards, associés à une intelligentsia locale soumissionnée et soumise, dont le comportement hystérique et allergique à toute pronociation ou connotation d’expression ou à caractère français frôle le caractère maladif » -
Euh… euh… l’on se demanderait presque, de quel côté se situerait dans le cas présent : l’hystérie ? –
Continuons donc dans l’hystérie :
- Il faudrait déboulonner la statue de d’Esnambuc -
- Faire de même pour celle de Marie-Josèphe dite Joséphine Tascher de la Pagerie -
- Redonner son nom Tainos à la Martinique : JOUANACAERA -
- Débaptiser la ville de Schoelcher -
- Idem pour La Pagerie -
- Changer les noms de toutes les communes commençant par SAINT, car l’église catholique faisait bénir les bateaux négriers -
- Interdisons le mot « métropole » puisque dès la Grèce antique la métropole désignait la « cité-mère » par rapport à ses colonies, alors que nous sommes des français à part entière mais entièrement à part -
Liste non-exhaustive qui permettrait donc de bannir les stigmates coloniaux, de se sentir vraiment français et européen, et n’y manqueraient que les stations de sports d’hiver –
A hystérique, hystérique trois quarts ! Lol –
ANACONDA
Anaconda, tu oublies les patronymes de nos chers patriotes !!!
Alfred Marie-Jeanne !!! Trois noms à éliminer tant ils font référence à ce monde judéo-christiano-colonialisto-français qu’il faut réduire !!! Idem Daniel Marie-Sainte !!! Réduisons !!! et les autres !!! plus que des AMJ et DMS !!! MDR
MDR
+1 !
Ceux qui trouvent normal d’utiliser le mot « outremer » pour s’auto-désigner sont ceux-là mêmes qui nomment les fruits de leur pays « fruits exotiques ». Le terme « outremer » désignant l’ailleurs au-delà de la mer, et le mot « exotique signifiant « étranger », ceux qui emploient ces expressions sont devenus étrangers à eux-mêmes.
L’emploi du terme « hexagone » est une variante du même phénomène car il désigne la « France hexagonale » par distinguo d’avec la « France d’outremer ». Son emploi sous-entend donc l’existence d’un ensemble français composé de deux parties opposées seulement par la géographie, la deuxième partie (« la France d’outremer ») étant elle-même formée de nombreuses sous-parties. Pour ceux qui, à l’intérieur de la partie « non hexagonale » de ladite France, ne se sentent nullement solidaires de cet ensemble français et luttent pour en sortir (patriotes antillais, Kanaks, Polynésiens, etc.), l’usage du mot « hexagone » pose problème. Mais l’usage de ce mot, quand il est utilisé par des « non-hexagonaux », pose aussi problème à bien des « hexagonaux » qui ne voient pas dans les « non-hexagonaux » des Mêmes mais des Autres. Aussi cette tentative d’inclusion leur parait-elle déplacée sinon grotesque.
L’usage du mot « métropole » pour nommer la France relève par contre d’une tout autre perspective. La métropole est, au sens strict du terme, l’entité qui possède la colonie. Il n’y a donc de métropole que s’il y a une colonie. Si l’on considère que la Martinique est une colonie ou une néo-colonie de la France, il n’y a aucun problème à utiliser le mot « métropole » pour nommer la France.
En fait, ces controverses sémantiques renvoient à un problème plus général : qu’est-ce qui est Même et qu’est-ce qui est Autre ? Les Autres qui sont devenus des Mêmes à force de renonciation à leur culture et donc d’aliénation, type YLM, ne voient aucun problème à utiliser les mots « outremer » ou « hexagone » pour désigner la France. Ceux qui par contre luttent pour conforter ce qu’ils sont, maintenir leur différence et ne pas être digérés par la culture française, y voient problème.
Mais la question, on l’a vu, ne se réduit pas à cela. Quand bien même on s’aliène totalement, on n’est jamais sûr d’être accepté par l’Autre. Car il est des marques d’altérité qui ne peuvent être gommées : la couleur de la peau par exemple. Aussi nos braves aliénés sont-ils souvent, et en dépit de tous leurs efforts, renvoyés à leur altérité par ceux auxquels ils voudraient tant ressembler.
Espartero, doucement sur le pavé glissant!
Je n’ai nullement écrit que le fond était inintéressant, c’est la polémique sur fond d’aliénation qui me semble stérile et même d’un autre siècle
Pour un martiniquais, être de droite ne condamne pas à être un croupion de la droite française.
Même en étant de droite on peut avoir son autonomie de penser.
Mr YLM peut défendre des valeurs de droite sur la morale, l’éducation, sur l’économie, etc…. mais en s’émancipant de France.
On dirait qu’il en fait toujours beaucoup comme si le bon maître va lui donner ainsi un certificat d’appartenance à une Humanité qui serait française et non martiniquaise.
Il donne l’impression de quelqu’un qui se croit en permanence sous les caméras du « blanc français » et qu’il doit donner des gages de fidélité
Peut être aurait il accepté et même aimé qu’on l’appelle « nègre français des îles »?
Je constate que les commentaires les plus acides àl’égard de l’état colonial français proviennent surtout de ceux qui profitent quand cela les arrange de certaines dispositions en vigueur mises en place par le colonisateur(indemnité coloniale de de 40%)
Il n’est pas inintéressant de fouiller un peu plus sur la situation dénominative politique des iles et des possessions françaises fondamentalement inchangée à ce jour, YLM nous gratifie d’un sujet de réflexion sérieux.
L’ outre-mer est le qualificatif donné aux iles et possessions françaises du temps de la colonisation et de manière atavique ce vocable garde sémantiquement son sens chargé d’histoire en regard des méfaits, des stéréotypes , des idées arrêtées, des conséquences psychosociales qu’a engendré la colonisation et dont les colonisés de l’autre bord de la France souffrent toujours des séquelles.
Dans la terminologie politique de l’époque de la colonisation , il y a bien eu cette volonté de différenciation et de particularisme entre les français de France et ceux de l’outre France , en effet pourquoi n’avoir pas nommé ces possessions , territoires, comptoirs etc ..D’outre France, cela aurait de fait crée une continuité territoriale , mais ce rapprochement n’a pas été souhaité pour bien des raisons politiques d’exigences sociales de l’époque et cela bien après la départementalisation .
Renommer ces iles lointaines département d(outre France à partir de leur accession à la départementalisation aurait presque obligé les gouvernements à les traiter d’égal à égal avec ceux de l’intérieur et donnerait accès d’emblée aux même prérogatives économique politiques et sociales entrainant simultanément les mêmes avancées .
Il est difficile de penser qu’avoir gardé l’appellation Outre-mer est simplement due à la distance qui sépare la France de ces régions sans penser que la Corse distante de la France n’ait pas aussi été nommée département d’outre-mer .
Dans le cas où il est question de distance , il faudrait se poser la question de savoir si le passage d’une mer à une autre, (bassin méditerranéen , mer Atlantique) crée une différence de dénomination pour que l’on n’ait jamais parlé de la corse comme un département d’outre-mer ; puisque si on utilise le mot outre dans son sens étymologique cela signifie : étant au-delà , et dans ce cas , étant au-delà de la mer, la Corse y étant devrait être considéré au même titre que la Martinique ou que la Guadeloupe et la Guyane etc.. Comme un département d’outre-mer selon la même logique.
Il est certain que cette différenciation entre français de l’intérieur et français d’invitation a bien voulu être marqué et dans ce cas on doit se poser la question de savoir si véritablement nous sommes considérés comme tels et pourquoi ne pas exiger d’être appelé tout simplement martiniquais comme on le fait pour le Corse sans adjoindre un énigmatique outre-mer.
Peut –être que tout simplement la réponse se trouve dans la réflexion de nos rapports et dans l’approche que nous avons avec la France.
le jour où un nègre valet ou nègre de case fera parvenir un document où on voit, entend, un béké dire à un autre béké qu’il profite lâchement des subventions diverses.
Le nègre de case est toujours à défendre les intérêts du maître et dénigrer les autres nègres pour se croire seul à avoir, à titre de récompense du papa blanc, le droit d’avoir les 40% et quelques fois une médaille.
Sa prime de bon nègre et qui devrait comme il le croit faire tous les nègres se taire et louer la générosité du blanc.
Les 40%: indemnité obtenu par les fonctionnaires parce que seuls les blancs fonctionnaires aux Antilles y avait droit de façon discriminatoire, suite à une grève des plus dures de Martinique.
Même travail, même salaire ce qui était logique, la France a jugé qu’il fallait donné les 40% à tous, car elle ne pouvait pas la supprimer à ses chères enfants blancs.
La France a choisi par dessein cette solution et non la suppression.
c’est une question que vous devriez vous posez: pourquoi?
Point barre.
Aujourdhui que sont devenus ces 40% sinon une simple façon de donner à l’économie un coup de pouce général qui est totalement redistribués et qui retournent à 80 % à la France.
Sans les 40%: moins de constructions, moins de commerces donc moins de salaires versés, moins d’appartements loués ( n’est ce pas), moins d’octroi de mer, plus de chômeurs, plus de délinquance, etc… c’est le choix de votre bon maître aujourdhui.
le nègre martiniquais n’a aucun raison de culpabiliser d’un quelconque « avantage » octroyé par la France, peut être que ses ancêtres devraient aussi culpabiliser d’avoir obtenu leur liberté en 1848, comme d’autres devrait culpabilisé d’avoir obtenu les congés payés, les retraites, ect….
Donc quand vous ressortez inlassablement cela , on rit, puisque vous en avez profité largement durant TOUTE votre carrière sans JAMAIS avoir manifesté votre désapprobation alors que ce sont des gens de gauche qui vous l’ont obtenu.
Encore un non sens que cet argutie, que l’on peut qualifier poliment d’idiotie, et qui revient dès lors que le sujet est acculé et manque d’arguments.
Montez donc un mouvement de droite afin de supprimer les 40% !!
je pense que vos « amis » békés seront les premiers à vous faire taire car ce sont eux les grands bénéficiaires.
Chiche….
au fait, 36 ans de travail donc 13 ans seulement comme fonctionnaire pas mal comme ratio, une expérience que devrait faire tout fonctionnaire peut être, même pas 40%, n’est ce pas :-))