Tribune – Christian Boutant | Dans cette crise sanitaire c’est toute la filière de l’économie culturelle qui est impactée et les dommages sont considérables pour les nombreux opérateurs intervenants .
Artistes ,Intermittents , Salles de spectacles et de danse , Cabarets , Restaurant animés, Théâtres ,Festivals , Fêtes patronales , Cinémas,tournages, Entreprises de sécurité , Publicité ,Restaurants ,Entrepreneurs de spectacle , tourisme , techniciens , entreprises de sonorisation, Photographes ….et j’en passe
Cette crise donne l’occasion de mesurer l’énorme contribution de la culture et des arts dans la vie sociale de tous les jours .
En ramenant les chiffres de la France hexagonale a notre territoire de Martinique, ce sont pas loins de 10 000 personnes concernées .
Y aura t-il chez nous une évaluation des incidences financières et des pertes ?
Toile et réseaux sociaux concerts virtuels
A quelque chose malheur est bon .
C’est en effet très agréable et réconfortant de découvrir en télévision et sur la toile cette réactivité créative des artistes .
Ce moment de confinement est certes une contrainte mais une occasion formidable pour’la création et l’apparition de chansons nouvelles ou d’arrangements sur des titres connus.
C’est d’ailleurs ce que l’on voit quotidiennement.
Thierry Fanfant qui orchestré mazouk souvenir de M Cultier , Mario Canonge avec une version créative de l’échelle poule, Loriane Zacharie avec un excellente reprise du titre « détective » de Curtis Louisar, Luc Labonne avec pas moins de 8 compositions nouvelles , Joel Jaccoulet qui comme à son habitude fédère autour de lui Ezy Kennenga , Victor O et les autres, Gilles voyer, Willy Léger, Wilfrid Bedacier et tous les autres . …
Il est intéressant que les diffuseurs accompagnent cet élan de créativité .
Quelles Solutions de sortie de crise?
Déjà sur le plan hexagonal le ministère de la culture est mobilisé pour trouver des solutions et accompagner la reprise, il en est de même ici par le travail de la Dac.
Le président de la republique exprime sa sensibilité et propose des dispositifs pour les intermittents et les créateurs.
De son côté la Sacem à mis en place un dispositif dénommé « mesures d’urgence » pour les auteurs compositeurs en y consacrant un budget national de 6,5 millions d’euros.
Dans nos territoires , nous devons également trouver des solutions originales et locales .
La musique et le spectacle supposent des rassemblements collectifs et c’est tout le problème de cette crise sanitaire .
Les innovation peuvent s’articuler autour de missions d’engagement à durée déterminée confiées à des artistes ( réal book) livre de partition sur les musiques locales, réalisation de fonds documentaires sur nos musiques, tournages de chansons filmées, intervention dans les Hepad, dans les écoles, accopagnement à l’écriture de méthodes. …
On pourrait également prévoir le financement de résidences de création notamment pour les professionnels et intermittents ( objectifs de création et d’arrangements) .
Peut être aussi le moment de réfléchir sur la définition et la régulation de la frontière entre ceux pour qui c’est un métier et les autres. ( grandes confusions chez nous ).
- Mise en place de dispositifs adaptés pour les intermittents visant à prolonger leurs assedic
- Aides publiques pour les interventions de musiciens de plasticiens, de danseurs en milieu touristique, commandes publique d ‘oeuvres de toutes sortes,
- Soutien systématique des médias à la promotions des oeuvres locales ,
- Dispositifs fiscaux plus avantageuses pour mécénat d’entreprises et particulier .
- allégements des charges social
C’est peut-être le moment de re orienter le rôle de la musique dans nos sociétés, au service d’un épanouissement collectif et sain , d’une construction sociale et économique plus équilibrée, de donner un vrai sens a la culture dans notre développement , å une véritable écologie sonore comme le revendique depuis toujours notre cher Winston Berkeley
Christian Boutant
Délégué régional Sacem
La Covid fait un appel aux priorités culturelles; comme savez-vous vous soigner face aux éléments ? Un grand défi pour la recherche. Le Covid devait motiver la science et la recherche à la Martinique. Cette culture scientifique doit s’installer comme le zouk et la biguine. Comme cela, la prochaine fois, on évitera le confinement. Vous éviterez de dire le tchip ! pa moin missié, laissé moin rentré kay moin.
Pour l’instant les autorités ciblent le noyau du système c’est-à-dire la santé de tous et la nourriture. Les artistes peuvent attendre et prochainement, ils seront aux anges. Je suis artiste et j’ai poussé ma limite jusqu’en 2022. En attendant, je vais me recycler dans un secteur de base plus nécessaire, comme savez-vous planter des choux. Les artistes peuvent se regrouper pour faire du jardin et inonder le marché de légumes et de salades. Étant artiste, il ne faut rester les bras en croix, il existe d’autres alternatives. Vous devez démontrer que vous n’êtes pas des fainéants et le covid ne doit pas aussi être un frein pour s’attaquer à autre chose pour votre subsistance et le salut de vos mains.