Tribune – Max Rustal & Philippe Pierre-Charles | Exit ! Exit ! Il est symptomatique que depuis des mois, ce mot traduisant autant la sortie que l’Ă©viction, domine l’actualitĂ©. PĂ©riodiquement, les « experts » en prĂ©dictions dĂ©signent pays qui, Ă cause de leur incapacitĂ© de respecter les Ă©quilibres imposĂ©s par Bruxelles et la fragilitĂ© de leur systĂšme bancaire, seraient candidats Ă la crise et promis Ă lâenfer de lâexclusion de lâUE.
La raison est simple. Le capitalisme, dont le triomphe conjoncturel nâexclut pas la fin prochaine, c’est d’abord la guerre de tous contre tous. La concurrence « libre et non faussĂ©e » est le nom de code d’une lutte fĂ©roce pour sâapproprier les marchĂ©s. La mondialisation accentue le caractĂšre planĂ©taire de cette empoignade sans pitiĂ© conditionnant fatalement lâopulence des uns Ă la ruine des autres. Pour vaincre il faut Ă©craser l’autre et cela en cherchant Ă rĂ©duire au maximum « le coĂ»t du travail, entendons les salaires, les charges sociales et avantages sociaux divers. Il faut, toujours selon les mĂȘmes capitalistes, mettre les salariĂ©s en concurrence les uns contre les autres Ă l’Ă©chelle du monde, en recherchant incessamment lâalignement vers le plus bas possible sur les rĂ©gimes les plus criminels de la terre. Il leur faut en finir avec les contrats Ă durĂ©e indĂ©terminĂ©e et fonctionnariat, la sĂ©curitĂ© de lâemploi en gĂ©nĂ©ral, pour leur substituer travail prĂ©caire et licenciements sans entraves. La concentration des richesses, lâaccroissement des inĂ©galitĂ©s et lâĂ©cart abyssal des niveaux de revenu et des conditions de vie, prend dans leur monde infernal des proportions dâune dĂ©mence jamais atteinte.
Le pendant de cet « univers impitoyable » c’est la guerre Ă l’extĂ©rieur pour s’assurer, sous des prĂ©textes variables, le contrĂŽle des ressources et des routes y conduisant. Une gigantesque schizophrĂ©nie mondiale accompagne cette Ă©volution. Les dominants ne pouvant avouer la violence belliqueuse du systĂšme qui garantit leurs coffres-forts, nous inondent de mots doucereux : la paix, la coopĂ©ration, l’union, l’harmonie, le dialogue, la dĂ©mocratie. Mais mĂȘme leurs divertissements emblĂ©matiques trahissent la vraie nature de leurs prĂ©occupations. Dans l’Euro de football, le plaisir du jeu n’est rien au regard du chauvinisme des hymnes nationaux et des colossaux enjeux financiers ayant comme corollaire une corruption tout aussi dĂ©mesurĂ©e.
Les peuples manipulĂ©s sont convoquĂ©s pour des rĂ©fĂ©rendums piĂ©gĂ©s. Jamais il n’est question de choisir des institutions, de contrĂŽler Ă la base les processus, de prendre la main sur son propre destin. Il faut faire oĂč on vous dit de faire. Voter oui ou non, partir ou rester, 73 ou 74, etc.
Qui peut dire avec assurance ce que signifiait le Brexit dans la tĂȘte des habitant-e-s du Royaume-Uni ? PoussĂ©e de nationalisme xĂ©nophobe rĂ©actionnaire ? Rejet des institutions excluant les peuples ? Protestations contre lâaustĂ©ritĂ© sans fin et la tiermondisation sociale du pays? Quel contenu peut bien recouvrer ce Brexit quand on sait par exemple que son opposant le plus autorisĂ©, le Premier ministre David Cameron soi-mĂȘme, est certes un partisan convaincu du maintien du Royaume-Uni au sein de lâUE, mais Ă condition prĂ©cise t-il que celle-ci soit encore plus libĂ©rale !
Une nouvelle fois, comme aprĂšs le rĂ©fĂ©rendum de 2005 sur lâadoption de la prĂ©tendue Constitution europĂ©enne qui fut nettement rejetĂ©e par les Ă©lecteurs de France et des Pays-Bas, les gouvernants feront ce qu’ils voudront et concocteront les arrangements de leur choix. Ce fut ainsi le cas avec le TraitĂ© de Lisbonne de 2007 qui se substitua Ă la dĂ©funte Constitution europĂ©enne, et fut signĂ© entre amis en dĂ©pit du rejet populaire. Ils sont dâailleurs tous aujourdâhui dĂ©jĂ dâaccord sur la feuille de route dâune urgence nuancĂ©e : « lâexit de lâUE sera trĂšs long et trĂšs complexeâŠÂ ». Ils parlent mĂȘme de refaire le referendum⊠En attendant, leur souci officiellement avouĂ© est dâempĂȘcher « la contagion » dâautres pays par la pandĂ©mie dâune tentation sĂ©cessionniste. Vaste programme dĂ©voilant lâobsession de garder la mainmise du grand capital sur le marchĂ© dâune Europe dont les peuples aux abois cherchent Ă lâaveugle la voie du salut. Mais chose certaine, comme d’habitude ils resteront hors jeu, nâayant que le choix des modalitĂ©s selon lesquelles elles seront pressurĂ©es.
Pour sortir notre monde dâune course folle oĂč la pwofitasyon, les inĂ©galitĂ©s, l’oppression des plus faibles, les guerres, le saccage de la planĂšte, les fanatismes obscurantistes, la corruption sont le lot commun, les peuples doivent prendre le chemin des assemblĂ©es constituantes sur le plan politique, de la prise de contrĂŽle du pouvoir contre les oligarchies dominantes sur le plan Ă©conomique, de lâautogestion des moyens sur le plan social. Ainsi il deviendra possible de construire par en bas les instruments permettant de passer de l’administration des humains Ă la libre administration des choses, pour le bien de toutes et de tous.
Fort-de-France le 30 juin 2016
Je ne peux que souscrire Ă tout ce qui est dit dans cet article
jv
Mais encore ? Un petit effort de dĂ©veloppement argumentĂ© cher « professeur » !
qu’est ce que c’est que c’est que çà , hein, que cette façon familiĂšre d’interpeller Son Altesse SĂ©rĂ©nissme Le Professeur?
Il y a un manque de déférence total !!!
Tu risques de ne pas avoir de réponse, cher ami!!
Notre « professeur » dĂ©bite sa prose dĂ©lirante avec fermetĂ© et entretien son dĂ©lire uniquement avec ceux qui lui donnent « raison »
Tout contradicteur mais surtout toute demande d’explication est traitĂ©e par le mĂ©pris
Quelques fois, on peut trouver une faille dans son apparente carapace et lĂ il va dans l’intime parler de ses « souffrances de l’enfance »…la privation, les frustrations, etc… ce qui en fait n’a rien Ă voir avec le sujet,…
il faut le dĂ©crypter ce professeur, une fois que c’est fait, on sait Ă qui on a Ă faire.
et il devient alors……. « Virassamy ».
En ce qui nous concerne notre preoccupation premiĂšre devrait ĂȘtre le devenir de la communaute martiiquaise qui vit en grande Bretagne .S’engouffrer dans les dĂ©lires existentielles du capitalisme me semble ĂȘtre dĂ©placĂ©.
« notre prĂ©occupation premiĂšre devrait ĂȘtre le devenir de la communautĂ© martiniquaise qui vit en grande Bretagne »
Notre préoccupation premiÚre??????
cette planche de surf est un « bwa flo » pourri !!!
Ils se dĂ©merdent comme le font tous les expatriĂ©s……. lĂ il n’y a pas de conflit armĂ©, ils se sont pas forcĂ©s de quitter le pays sur des rafiots de fortune aux mains de passeurs sans scrupule qui ont dĂ©jĂ fait ….30.000 morts sur la derniĂšre dĂ©cennie en MĂ©diterranĂ©e.
sacrée préoccupation premiÚre !!!!!
A ti son
PrĂ©occupation premiĂšre dans ce dossier( brexit)pour un martiniquais….
La Commission européenne a façonné la Martinique, le résultat est inquiétant :
- totale dépendance alimentaire:
Le libre échange interdit pratiquement toute production locale.
- dĂ©pendance totale au pĂ©trole, pour l’Ă©lectricitĂ© et les transports. Pourtant il y d’autres solutions.
- tout bagnole qui induit un transport couteux et impraticable.
- tous les investissements dĂ©lirants des 20 derniĂšres annĂ©es ont Ă©tĂ© Co financera l’ »Europe ».
Heureusement il n’y en a plus pour longtemps…