Communiqué – Christiane Emmanuel | »Des faits malheureux, qui auraient pu tourner au drame, sont survenus hier lundi 13 février à Tropiques Atrium à Fort-de-France lorsqu’un artiste a enfoncé l’entrée du bâtiment culturel avec son véhicule.
Cet évènement montre bien les difficultés auxquelles sont confrontées les artistes martiniquais.
Cependant, il m’apparait fort regrettable qu’on en vienne à manifester ses différents dans la violence. Cette violence érigée en dogme de la nouvelle relation sociale qui pourtant n’a pas vocation à résoudre les problèmes.
En tant que présidente de la commission culture, j’en appelle à la poursuite d’un dialogue vrai, franc, sincère. Il en va de la responsabilité de chacun que, l’incompréhension ne puisse plus aboutir au désarroi et donner lieu à de tels débordements. Je reste à l’écoute afin de trouver des solutions qui nous éviteront de telles situations dramatiques. »
Christiane Emmanuel
Présidente de la commission culture
De la Collectivité Territoriale de Martinique
Au-delà du communiqué qui, dans le fond, est extrêmement convenu, la forme fait de la peine.
An Présidente de la commission culture ki ka konfonn koko épi zabriko ou « ses différenTs … » au lieu de « ses différenDs … »
La culture institutionnello-martiniquaise est vraiment mal barrée.
Enfin, aux personnes qui manifestent pour un type qui casse un bien public pour cause de frustration, il est important de leur signaler que la scène est mal jouée et qu’elle ne mérite aucun
applaudissements. C’est un très mauvais message qui est envoyé aux jeunes du pays.
Ou pa kontan ou ka krazé ????
Si tout moun ki anrajé té ka fè sa, pa té ké rété matnik ankô !
Au lieu d’aller pleurer matin-midi o swè pour supplier, mandé, kémandé, subventions , aides etc…
Ces derniers feraient mieux de se regrouper, faire un sou-sou et s’acheter un espace pour créer leurs propres spectacles. Des théâtres privés existent partout dans le monde et beaucoup d’artistes s’en sortent très bien. Ni lanné yo té pou fè sa !
Un bon point pour « différends »… mais « pas un seul » donc aucun, pour « applaudissements » !
D’après ce que j’entends et comprends depuis des années, les artistes réclament :
- des aides pour se former ici et ailleurs
- des aides pour se faire recruter
- des aides pour se trouver et aménager des lieux de création
- des aides pour se produire sur place et vivre de leur art
- des aides pour se faire connaître à l’étranger
- des aides pour se rendre à l’étranger.
N’en est-ce pas trop?
Les artistes, ne devraient-ils pas s’arrêter quelques instants et se poser des questions sur eux-mêmes ? N’y a t-il pas des choix à faire?
Si un artiste ne peut vivre décemment de son art, ne peut-il pas accepter d’exercer une autre activité plus lucrative ou plus nourricière sans pour autant abandonner l’objet de sa passion? Est-on « artiste et c’est tout! »?
Je ne fais aucune leçon de morale. Je ne détiens aucune réponse. je me pose simplement des questions, n’étant pas artiste moi-même (évidemment!).
Un artiste ne devient « bankable » qu’en raison du ressenti de ceux qui le regardent ou qui l’écoutent . Si, au fil du temps, ce ressenti reste faible ou inexistant, à qui en revient la faute en particulier ?
Cela dit, la violence en soi ne sert à rien et ne résoudra jamais rien. Parfois , la violence, que nous avons tous en nous, a besoin de s’extérioriser . Elle nous montre avant tout que nous avons un REEL problème quant à la gestion de nos émotions. Et la VRAIE solution au problème se trouve aussi avant tout, en nous.
Est-ce que la CTM va dévoiler un plan Culture pour présenter un semblant de direction ?
A-t-on déjà enterré la promesse d’un conservatoire qui figurait en grand dans le programme de décembre 2015 ?
Est-ce qu’on va dire qu’en fusionnant Région et Département, la CTM a voté un budget culture qui a perdu 60% de ses moyens ?
Aider la culture, c’est aider toute l’économie d’un pays.
#QCQF
S’il faut parler de politique publique et de personnes publiques, la CTM n’est pas la seule à disposer d’un budget alimenté par nos contributions privées . L’Etat, les communautés de communes , les communes elles-mêmes en ont un pareillement. Les oublier d’emblée ne permettra pas de trouver le commencement d’un début de solutions (au pluriel). De plus, rien ne fleurira du jour au lendemain. La nature elle même, toute programmée qu’elle soit, a besoin de temps pour produire fleurs , puis fruits parvenant un jour à maturation,
Quel reproche peut ton faire au directeur de Tropic Atrium Hassane Kouyaté ? AUCUN!
L’Atrium est devenu l’EPIC d’une Scène Nationale, tel que l’a voulu EPMN (Ensemble pour une Martinique Nouvelle) lors de la gouvernance de Mme Manin.
L’ancien président du Conseil Général a toujours souhaité que ce soit un établissement avec un statut particulier qui ne dépossède pas les élus en matière culturelle. Avant d’être évincé de la présidence du conseil général par la nouvelle gouvernance epmn, il était en train de négocier pour qu’il n’y ait que 40% de la programmation dite de haut niveau qui soient Scène Nationale, le reste étant réservé pour une programmation locale.
Mais l’équipe qui a pris place, a livré l’Atrium à l’Etat, c’est l’Etat qui désigne le directeur et celui-ci est tenu de respecter strictement et scrupuleusement le cahier des charges exigé, donc la programmation, par l’Etat.
Les artistes locaux ne sont programmés que s’il y a une petite place libre.
C’est ainsi pour cet EPIC de Scène Nationale, Kouyaté n’est qu’un directeur aux ordres de l’Etat comme l’a voulu Manin guidée par Letchimy.
Pire encore, Mano Cesaire, l’ancien directeur, en guerre avec le président du CG, Claude Lise, a voulu lui aussi de cette scène nationale, il n’avait que faire de la direction de cette institution, il savait qu’il n’avait pas les qualifications pour y être nommé, son poste à la Région (directeur des affaires culturelles à la Région ) étant déjà assuré par Letchimy.
Ils ont changé le nom mais, quelle comédie, quel non sens « Tropic Atrium » ! Tout est national sans grand-chose qui soit réellement des tropiques !!!
Que faire maintenant ? Se prostituer devant l’Etat pour leur demander les privilèges que nous leur avons donnés ?
C’est partout que les artistes sont aidés par les institutions, se regrouper, acheter une salle pour leur propre spectacle nécessite aussi l’aide des collectivités. Les planteurs ne sont-ils pas aidés?
Nous avons là une décision politique d’ EPMN, sans aucune vision ni à court terme ni à long terme, mettant dans la rue nos artistes.
« C’est partout que les artistes sont aidés par les institutions, se regrouper, acheter une salle pour leur propre spectacle nécessite aussi l’aide des collectivités ».
Faux !
Il suffit de consulter le Syndicat National Théâtres Privés ou ASTP – Association pour le Soutien du Théatre Privé pour se rendre compte qu’il existe des solutions de financements sans passer obligatoirement par les collectivités.
Non, c’est plus facile d’aller pleurer pour des aides ou tout casser si on vous les refusent.
C’est ça les fameux Artistes-MILITANTS ???? Quelle comédie !
« Cela dit, la violence en soi ne sert à rien et ne résoudra jamais rien. Parfois , la violence, que nous avons tous en nous, a besoin de s’extérioriser . Elle nous montre avant tout que nous avons un REEL problème quant à la gestion de nos émotions. Et la VRAIE solution au problème se trouve aussi avant tout, en nous. »
Tout à fait.
Rien n’est plus vrai.
Un vieux maître disait:
« la peur engendre la colère, la colère engendre la violence, la violence engendre la haine, et la haine mène au côté obscur de la Force ». (Yoda, maître Jedi).
Comme quoi, en plus des effets spéciaux, on trouve de très bons concepts dans les « Space Opéra » contemporains…
Madame la -ministre- de la culture Christiane Emmanuel,
Ce discours consensuel contraste avec cet autre propos détonnant tenu par vous-même suite à ce regrettable fait divers : « On ne peut rester entre nous, autour de notre nombril. Il faut accueillir des propositions qui viennent de tous les pays du monde. La Martinique forte et riche en identités, certes, mais ouverte au monde ».
Belle autocratique à priori collective mais quel toupet Madame la ministre ! Auriez-vous fait une telle sortie si vous n’étiez pas aux affaires ? Il n’y a aucune identité propre et à fortiori riche lorsqu’un pays subit la colonisation par vagues successives. C’est le cas de la Martinique depuis le début des années quatre-vingt. Et la culture s’en ressent inévitablement.
Se confronter au monde, certes, mais comme nation libre. Aucun pays n’a de culture si il se trouve dans une situation de domination coloniale. Cela vaut pour toutes les facettes ou disciplines de la culture. On attend, on décline tout à partir du postulat que rien ne peut se passer sans la « source modèle ». Ici en l’occurrence la France ou l’Etat français.
Votre discours consensuel fataliste, et puis cette antithèse de la rodomontade arrogante envers les artistes selon laquelle « on ne peut pas demeurer dans l’entre soi », nous voilà loin…. très loin de vos promesses ambitieuses lors de la campagne des territoriales sur cette question de la culture. Les explications de Mme Suzy SINGA à la télévision ont été, on ne peut plus claires, sur ces problématiques en pays dominé. Encore ce sempiternel postulat : « Rien ne se fait sans l’aval de l’autre ! » . Vrai pour la culture ou tout autre domaine !
L.G