Tribune – Christian Rapha, Maire de Saint-Pierre | Pour honorer la mémoire de nos ancêtres esclaves, qui se sont libérés, je me suis rendu comme chaque année, sur le site de l’Habitation Duchamp, au quartier Sainte-Philomène, pour célébrer comme il se doit ce moment fort de notre calendrier martiniquais.
Pour la deuxième année consécutive, cette célébration du 22 mai 1848, se faisait main dans la main, épaule contre épaule, entre Prêchotins et Pierrotins.
Et je m’en réjouissais, parce que la grandeur du destin de nos ancêtres ne doit pas nous faire oublier que notre Martinique est petite et que notre « grandiose avenir » comme dirait Césaire dépend de notre union.
Au-delà des calculs, des oppositions, des antagonismes, nous sommes tous Martiniquais, et je rêve de ce jour où nous ferons l’unité en une occasion si belle d’affirmer ce que nous sommes et ce que nous devons au passé. Sans distinction, sans arrière-pensée, affranchis des étiquettes politiques, sociales, économiques, ethniques, de couleur…Que ce 22 mai devienne notre fête de la Martinique.
Je rêve que ce 22 mai, unissant l’ensemble des bonnes volontés, soit une commémoration en fraternité, un hommage digne et fidèle à ce que la révolte a de plus essentiel, de plus substantiel, de plus fondamental : l’union !
C’est ainsi que j’interprète les leçons de notre histoire si singulière.
J’imagine, descendant les rues de Saint-Pierre, cette foule d’insurgés mus par la volonté commune de libérer Romain, coupable d’avoir battu le tambour sur l’habitation Duchamp. J’imagine la négraille comme un seul homme marchant sur cette route entre nos deux communes. Cette négraille mise en joue. Ces morts et ces blessés. J’imagine la détermination du mulâtre Pory-Papy, pour convaincre le conseil municipal de Saint-Pierre qu’il faut voter l’abolition avant l’arrivée du décret.
Et je me plais aussi à imaginer, 46 ans plus tôt, en un autre lieu, un autre Pierrrotain, Louis Delgrès, artisan en 1802 de la victoire de la dignité sur l’inhumanité…son cri d’homme : « Vivre libre ou mourir ». Il était uni, dans ce destin tragique, aux hommes qui se firent sauter avec lui dans ce fort du Matouba, dernier rempart contre les ordres de Napoléon de rétablir l’esclavage.
L’unité donc.
L’unité pour se souvenir que cette terre n’est nôtre que parce que nos ancêtres, des femmes, des hommes au nom des valeurs de dignité, d’humanité, de respect de la personne humaine, de liberté, d’égalité, se sont levés, ont marché et ont dit non. Ensemble.
Nous devons demeurer fidèles à ces leçons. Chaque fois que nous serions tentés par la désunion, par le conflit, la querelle ou le cancan, nous devrions essayer d’entrevoir … cette foule solidaire de Romain.
Nos ancêtres n’étaient pas que des victimes d’un système inhumain et inique. Ils ont été les héros de leur résistance, dans la communion, dans l’union.
Le 21 mai, où je m’exprimais à l’occasion de l’inauguration de la Place de la libération du 22 mai 1848 et de la rue de l’esclave Romain à Saint-Pierre, j’ai rappelé les nombreux événements insurrectionnels qui ont jalonné la marche vers le 22 mai 1848. Ces événements n’ont pas été l’œuvre d’un homme providentiel, mais le résultat d’une solidarité agissante entre des hommes et des femmes tendus vers un but commun, la liberté. Les esclaves insurgés, les marrons, les abolitionnistes, les républicains, les révolutionnaires.
Pour que notre présent et notre avenir soit éclairé, il nous faut continuer à nous inspirer de ces héros, à l’heure où parfois les difficultés se dressent devant nous, où les événements sombres semblent nous enfermer dans un présent d’immobilité.
C’est ce que nous voulons dire aujourd’hui, en rendant hommage à nos ancêtres. C’est ce flambeau chargé d’humanité que nous voulons passer aux jeunes générations.
Mais ce moment fort qui devait être un symbole de notre communion a été entaché en ce 22 mai 2018 par une altercation, devant la stèle dressée à la mémoire des héros du 22 mai.
Pourtant, cette célébration du 170ème anniversaire de 1848, revêt un caractère encore plus essentiel dans le contexte actuel, où notre petite Martinique se trouve confrontée à de terribles défis, qui ne semblent pas être la priorité de certains de nos responsables politiques au pouvoir.
Ils ne peuvent ignorer que : le tiers de notre population vit sous le seuil de pauvreté et si le taux de chômage reste stable à 18% en 2017, il atteint 51% chez les jeunes.
Chaque année nos jeunes de 18 à 27 ans quittent le territoire faute de trouver une formation ou un travail. Ils sont nombreux à ne pas revenir. La Martinique « a perdu » 22 000 personnes entre 2009 et 2014.
Cet exode alimente une rupture générationnelle qui affecte la cohésion sociale et familiale de notre pays. La population vieillit. L’indice de fécondité en baisse n’assurera plus le renouvellement des générations. La Martinique pourrait passer de 400 000 habitants en 2007 à 339 000 en 2030 si aucune mesure énergique n’est prise pour inverser la baisse démographique.
L’investissement des collectivités publiques est contraint par les dépenses de fonctionnement et l’endettement. Le BTP est en crise.
Les énergies renouvelables couvrent 7% de notre consommation d’électricité, alors que la loi de transition énergétique pour la croissance verte, fixe l’objectif de 50% d’énergies renouvelables en 2020 et 100% en 2030.
Dans le même temps, les fonds européens sont consommés en Martinique à un rythme suffisamment lent pour faire craindre un « dégagement d’office ».
L’organisation d’un véritable service de transports publics est considérée comme prioritaire par les Martiniquais (conclusion des Assises des Outre-mer), mais le TCSP ne roule toujours pas et l’extension du transport maritime est à l’état de projet.
Pourtant, notre pays bruisse d’initiatives, d’envies, d’énergies qui se déploient notamment dans les start-ups innovantes ou à travers ces jeunes Martiniquais qui sont malheureusement trop nombreux à ne pas revenir au pays.
L’heure est grave.
Et nous affichons notre désunion, nos cancans, nos querelles intestines, donnant à notre jeunesse le triste spectacle d’adultes et de politiques « jouant » avec la violence, comme inconscients de leur responsabilité historique.
Frantz Fanon, à qui Saint-Pierre a rendu hommage récemment en inaugurant un boulevard Frantz Fanon, disait : « Chaque génération découvre sa mission, l’accomplit ou la trahit ». Nous, Politiques de ce pays, devons prendre la mesure de cet impératif éthique et politique ! Nous en sommes comptables devant les générations futures.
Nous nous payons de mots, nous nous gargarisons de célébrations que nous voulons symboliques ! Mais où est le symbole ? En quoi devrions-nous être fiers du spectacle qui fut offert en ce 22 mai sur la terre même de la révolte de nos ancêtres ?!
Nous sommes les arrière-petits-fils de héros qui ont su, contre l’adversité se dresser et peser ensemble sur le cours de leur propre histoire et de la nôtre.
Montrons-nous enfin dignes d’eux et retrouvons le chemin de l’unité et de la responsabilité martiniquaises !
Le 23 mai 2018
Christian RAPHA
Maire de Saint-Pierre
dès qu’on aura réglé le cas … amj , tout deviendra possible ! il est l’agrégat qui nous désagrège !!! mais, qui est assez couillu et, désintéressé pour mener ce combat ??? qui ?
Si dans sa chronique radio du 2 mai 2018, un journaliste de Martinique 1ère radio saluait la rencontre que s’apprêtaient à effectuer les maires de Saint-Pierre et du Prêcheur, en rappelant que le premier était de la Droite libérale décomplexée, et le second Souverainiste Ecologiste; j’ai déploré que ce journaliste ait préféré mettre en exergue le geste politique au détriment du geste patriotique et fraternel que s’apprêtaient à effectuer Prêchotains et Pierrotins pour qui cette commémoration était avant tout un moment privilégié de communion et de rassemblement autour d’un fait historique majeur, quelles que soient les opinions politiques, philosophiques ou religieuses des uns et des autres.
Aussi, cette commémoration était l’occasion de rappeler à tous les valeurs humanistes ainsi que les mots: RESPECT et TOLERANCE, entre autres.
A ce titre, je ne cesserai de rappeler aussi ce qu’il s’est passé un certain 26 mai 2017 sous le marché couvert de Saint-Pierre, lors des législatives 2017.
A l’occasion d’un meeting de Justin PAMPHILE, candidat aux législatives, le maire de Saint-Pierre et l’actuel 2ème adjoint ont tenu des propos méprisants et insultants à l’encontre du maire du Prêcheur, lui aussi candidat aux législatives 2017.
Dans une vidéo relatant ce meeting, le maire de Saint-Pierre, Christian RAPHA désigne directement le maire du Prêcheur comme celui qui veut déstabiliser son équipe municipale, et sur un ton méprisant, il s’en prend à Mario MARQUET et à moi, du fait de notre soutien au maire du PRËCHEUR.
Sous les applaudissements des élus de son Groupe, on le voit haranguer l’assistance, et d’un ton dédaigneux, arrogant et violent, il lance: « Ils ont déposé les armes et sont passés à l’ennemi (allusion au maire du Prêcheur), ils veulent envoyer un Indépendantiste à l’assemblée nationale de la république française, ils ont fomenté un complot misérable ».
Dès lors, notre soutien au maire du Prêcheur était considéré à ses yeux comme un crime de lèse-majesté, un délit.
En donneur de leçons, Christian Rapha aurait pu tout aussi condamner publiquement l’attitude de l’ex présidente de son parti, le PRM qui a soutenu un candidat MIM aux législatives contre la candidate officielle de EPMN alliée à son parti, de même que l’attitude de ses amis de la Droite qui ont fait alliance avec le GWAN SANBLE pour l’élection de la CTM.
Et bien, il ne l’a pas fait, et son attitude confirme que le « faux-fuyant et le deux poids deux mesures » sont ancrés dans les gènes du maire de Saint-Pierre.
Quant à son 2ème adjoint, en piètre procureur, lui aussi est allé très loin.
Raillant le maire du Prêcheur, l’accusant de vouloir trahir les Pierrotins, et d’avoir mis en danger leur sécurité lorsqu’il était, à l’époque, Conseiller général.
Rien ne pouvait justifier de tels propos, tenus par ceux qui prétendent respecter la Démocratie et les Personnes, et qui ont paraphé une charte en 2014, pour les municipales; charte par laquelle ils s’engageaient à proscrire toute forme de discriminations, notamment celles qui seraient liées à des critères politiques (Article 1er de la charte).
Ce 22 mai 2018, jour de résilience et de concorde, à l’Habitation Duchamp, haut lieu de conquêtes pour les LIBERTES.
Pierrotins et Prêchotains devaient faire corps pour Gloiyé Zansèt nou, ek sonjé sa ki pasé le 22 mé 1848.
Dans son allocution du 8 mai 2018, le maire de Saint-Pierre a demandé pardon aux victimes innocentes de l’éruption de 1902.
Ce 22 mai 2018, à l’Habitation Duchamp, nous pensions que Christian Rapha ferait un geste fort, en demandant pardon aussi à Marcellin NADEAU et aux victimes de ses propos honteux et méprisants.
En dépit de ses vœux creux et de ses appels hypocrites à la réconciliation et à la concorde, il ne l’a pas fait. C’est tout à son déshonneur.
Jacky ESPARTERO Conseiller municipal.
Allez ambroise don quichotte mene toi meme le combat mais attention de ne pas tomber au fond du puits……
le pauvre jacky ! … il va finir en ching pong tong !!! à moins que de guerre lasse, il rentre dans les rangs … comme les amis !
décidément ! tout le monde m’aime … je me sens flatté d’être comparé à ce héros romanesque qu’a été dans l’imaginaire, don quichotte ! il avait du panache, lui … tout le contraire de l’homme au bras d’honneur à son peuple ! suis mon regard ! si tu es un observateur !!!
A. CAPGRAS, pas d’inquiétude pour moi cher ami, mon honneur n’a pas de prix; je ne lâcherai pas.
J. Espartéro
Nous sommes arrivés à point où il faut faire le bilan de l’éducation à la Martinique. Si les jeunes s’en vont la raison est aveuglante.
Il faut un centre de recherche sur l’éducation qui formulera les besoins dans tous les secteurs économiques pour par la suite formuler le cheminement qui mènera au développement de l’entrepreneur. Il faut détruire tout ce système mené par nos politiques qui appauvrit la Martinique depuis 1960 jusqu’à aujourd’hui. Je vous donne un exemple de travail qui doit se mettre en place à la fin des études. Le suivi d’un entrepreneur sur 12 ou 18 mois selon le secteur à développer avec déjà au départ avec un salaire au niveau du SMIC pour sa démarche. Tout au long de ce parcours, il doit démontrer qu’il est capable de monter et gérer cette entreprise qu’il est entrain de bâtir. Il sera suivi de gestionnaires qualifiés jusqu’à l’ouverture de son espace. Et cette façon de faire qui motivera les Martiniquais à croire en lui-même et rester au pays. Il pourra développer de la richesse et de l’emploi pour les siens. Il faut absolument faire un lavage de l’appareil politique à la Martinique et remettre ça au gout du jour. À chaque fois que je regarde les bus du TCSP dans un garage, c’est comme un gâteau sur un plateau et qu’on empêche les invités de prendre un morceau. On a vu tellement cette population en haillon, la pouponner dans la nouveauté est devenue impensable. Vous avez compris le problème de TCSP; un circuit qui a coûté autant de millions n’est pas rentable. Donc, il faut apporter des modifications sur le trajet pour que les bus ne soient pas vides à certains moments de la journée et ça va encore coûter une bagatelle.
Cher Mangou
On ne peut pas dire que ce sont les idées qui vous manquent.Vous apportez (dans le desordre il est vrai) et avec un brin de naivete me semble t il une somme de solutions qui a mon avis devrait être mis dans le bon ordre. Courage!
magou ouïe …où youyouy ! dans un focon yaka innovant, quoi que quelque peu surprenant, par son coté immédiatement efficace, a enfin trouvé la voie de sa voix … tout va bien, il n’y a rien d’autre à faire . avec une dizaine de magou ouïe comme ça, nous sommes définitivement sauvés … ouf ! c’est fou !!!
Ce sont de bonnes idées qui doivent prendre forme, ce n’est pas de la magie. C’est pourquoi la politique doit s’adapter à des schémas. Je parle un peu de la réparation parce que le MIR; c’est de la folie. Comment pourrait-on faire une réparation à la Martinique avec une suite logique? On n’a pas besoin de courir dans les rues. Il suffit de signer avec le gouvernement français un plan de récupération de foncier pour doter les municipalités d’infrastructures publiques et de terrain pour leur développement économique. On commence à combattre le chômage et l’assistance. C’est cette seule réparation qui fonctionnera dans ce tralala à n’en plus finir. Tout le monde est enchaîné dans ce débat pendant qu’on souligne cette liberté d’agir. La Martinique doit s’engager dans cette voie que je propose.