« Singe, les dangers de la banalisation des esprits » est le nouvel ouvrage engagé du journaliste et écrivain Serge Bilé. Rédigé en ces temps de banalisation du racisme, l’ouvrage, co-écrit avec Audifac Ignace, paraît ce vendredi 29 novembre 2013. Il est le nouvel élément d’une bibliographie riche qui compte plusieurs ouvrages sur la place des noirs dans l’histoire : « sombres bourreaux », « Blanchissez-moi tous ces nègres », « Les profs antillais et africains face au racisme » etc.
|Résumé du livre
« Des cris de singes et des bananes jetées à des footballeurs et à des ministres noirs, c’est le nouveau visage du racisme européen. Un racisme décomplexé, brutal, assumé par leurs auteurs et relayé désormais par des enfants. Leurs cibles ont pour nom Christiane Taubira, Cecile Kyenge, Paul Pogba, Bafétimbi Gomis, Samuel Eto’o, ou Mario Balotelli. Mais derrière ces célébrités, il y’a l’immense foule des anonymes, ostracisés et discriminés au quotidien, pour leur couleur de peau. Si ce vent mauvais a de quoi inquiéter, en France, en Espagne, en Allemagne, ou au Pays-Bas, le cas de l’Italie est bien plus préoccupant, avec son cortège de violences et de meurtres racistes. Sans parler du refus d’une partie de la population, encouragée par les partis d’extrême droite, d’accepter qu’on puisse être italien et noir. Ce racisme, aux relents simiesques, est certes plus audible et visible aujourd’hui, mais il n’est pas nouveau. Il s’enracine, en fait, comme le montre ce livre, dans de vieux clichés, colportés autrefois par les premiers explorateurs sur les Africains. Il fait également écho aux théories farfelues des scientifiques d’hier, selon lesquelles les Noirs et les singes ne font en réalité qu’un »|
* Journaliste, Serge Bilé officie depuis plusieurs années en télévision à Martinique Première
» Il s’enracine, en fait, comme le montre ce livre, dans de vieux clichés, colportés autrefois par les premiers explorateurs sur les Africains. Il fait également écho aux théories farfelues des scientifiques d’hier, selon lesquelles les Noirs et les singes ne font en réalité qu’un »"
je dirais « clichés créés de toutes pièces et diffusés auprès du peuple pour servir le projet colonial, en inventant une caution scientifique, le fameux « racisme scientifique »
exemple: Saartjie Baartman, la Vénus hottentote
« A la question : -Peut-on parler d’un racisme post-colonial ?-, nous répondons par une autre question : Comment peut-on ne pas en parler ? Comment peut-on parler des formes contemporaines du racisme sans évoquer deux de ses principales généalogies : les systèmes esclavagistes et coloniales ? Comment peut-on nier qu’existe aujourd’hui un profond racisme qui trouve son fondement dans des institutions, des pratiques, des discours et des représentations qui se sont élaborés dans le cadre de l’empire colonial français ?
Outre la France, ça vaut pour tous les pays européens qui ont connu des empires coloniaux ; Pour ce qui concerne l’Italie, de surcroît ce pays peut être considéré comme le « berceau du facisme » dont on prétend que le sinistre Mussolini fût l’inventeur -
La problématique du racisme en 2013 en France n’est pas une vue de l’esprit, les calculs « électoralistes » d’une droite au pouvoir faisant la course à l’échalote après les thèses de l’extrême-droite ont ouvert la « boite de Pandore » ; La gauche quant à elle parvenue à ce même pouvoir étatique n’est pas en reste avec certains propos tenus par un ministre de l’intérieur et, paradoxe, lui-même issu de l’immigration -
Voilà sur « l’institutionnalisation » de ce racisme « ordinaire » quelques mots d’analyses de l’historien Pap Ndiaye faisant allusion au débat sur « l’identité nationale » :
- « Quand le gouvernement (de droite) a organisé ce débat sous l’égide du ministère de l’immigration, cela a contribué à une forme d’institutionnalisation de la fameuse -identité nationale-, et c’était une manière de tracer des frontières entre « nous » et « eux » explique-t’il, ajoutant que le « tournant » très droitier pris par les hautes autorités de l’Etat à ce moment là, a eu des effets délétères sur la societé française »
La course à l’électorat F.N a indéniablement fait des dégâts ! Pour ne pas prendre à « rebrousse poil » un électorat désespéré par la crise, le calcul de la gauche dans l’opposition était de faire silence ; Celui de la droite consistait en la proximité avec ce discours -
Aujourd’hui la gauche au pouvoir a révélé un certain Monsieur Valls actuel ministre de l’intérieur de la République française -
Fermez le ban….
« un ministre de l’intérieur et, paradoxe, lui-même issu de l’immigration - »
Valls est d’origine européenne blanche, catholique donc son regard sur les noirs et autres n’est en rien différent de celui des autres européens et français.
Tu me mets quelques blancs, quelques white, quelque blancos.” »
http://www.ina.fr/video/3933266001036