La directrice du magazine interentreprises Francette Rosamont livre un point de vue décapant sur le conflit du carburant, et ose le parallèle avec d’autres filières. A lire !
La résistance dont font preuve les patrons de la filière carburant aux Antilles-Guyane force le respect : ils portent au niveau du grand art la posture jusqu’au-boutiste alors qu’ils ont été pris avec la main, voire tout le corps, dans le pot de confiture. Et qu’ils s’y vautrent depuis longtemps !
Ce hold-up organisé, avec la bienveillance de l’Etat d’alors, dans le porte-monnaie des consommateurs des Antilles-Guyane notamment au profit d’un petit nombre d’opérateurs n’a pas grand chose à voir avec les risques pris par des hommes et des femmes qui décident, sans filet, d’assurer le fonctionnement et la survie de leurs affaires.
On a décidément du mal à pleurer avec eux !
Cette mauvaise foi flagrante, et surtout ce refus revendiqué du changement inéluctable quitte à impacter le plus grand nombre, n’est que le énième soubresaut d’une société qui guérit de travers profonds.
Durant ces dernières années, nous avons connu plusieurs mutations dans la douleur de secteurs qui ont duré plus ou moins longtemps. Après des pics de colère, voire de haine exprimée (!) ponctuées souvent d’actes de violence, nous sommes face aujourd’hui à des secteurs dynamiques, volontaires et conquérants.
Premier exemple : l’organisation de la banane des Antilles. Après avoir longtemps résistés pour empêcher la disparition d’un système moribond, les producteurs de Guadeloupe et de Martinique sont devenus aujourd’hui des professionnels aguerris qui voguent d’acquisitions en acquisitions pour fortifier leur nouvelle vision : être des acteurs puissants de stockage et de murissement de tous les fruits en France continentale !
Second exemple : l’organisation du transport sur la conurbation de Fort-de-France en Martinique. La Tuma, la Get, la Setuff : durant les vingt dernières années, les utilisateurs des transports en commun de passagers ont tous, à un moment ou à un autre, soufferts d’organisation bancales car trop individuelles. Si des zones de progrès existent encore au sein de la Compagnie foyalaise de transport urbain (CFTU) notamment la densification, force est de constater que la conurbation foyalaise est dotée aujourd’hui d’un système de transport moderne, porteur d’une vision stratégique connectée avec le TCSP en cours de construction, en attendant le maritime… quand il voudra bien s’organiser.
Troisième exemple : la filière rhum. Exsangue au sortir des années 60-70, la production de rhum des Antilles est aujourd’hui l’un des fleurons de la production industrielle locale. Son prochain challenge : mutualiser ses moyens de production et de commercialisation.
Chaque fois, c’est l’accumulation de mauvaises pratiques, des ornières et un refus déterminé d’anticipation d’une génération acteurs face au changement initié souvent très loin de nos rives, qui crèe le cocktail générant des crispations violentes.
Dans le secteur des carburants, c’est strictement le même processus qui est en cours. D’autres secteurs sont dans le tuyau : la grande hôtellerie, les filières agricoles, les grands ports maritimes, les collectivités avec les fusions inéluctables qui se profilent, pas seulement au niveau des conseils régionaux et généraux, les chambres consulaires, l’UAG, la Sagipar…
A breveter, d’urgence des arrêtés de méthodes pour accompagner ces changements indispensables !
http://www.interentreprises.com/fr/les-blogs/blog-de-francette/11014-ces-fous-de-lor-noir
Je propose ce sujet de philo au bac 2014 pour éduquer la jeunesse à ne pas penser, comme leurs parents, qu’à leur nombril:
» Le recours récurant au droit de grève ne met il pas en péril la notion fondatrice de notre société qui affiche que l’intérêt général prime sur l’intérêt particulier ?
Quelles solutions pour redonner sa place à l’intérêt général au dépend du corporatisme ?
C’est la jeunesse qui va décider de SON avenir.
L’exemple de leurs ainés n’est plus une valeur.
Pawol-a di i bien di !!!!
analyse claire et logique
mais je ne suis pas certain qu’on puisse faire le parallèle aussi aisément .
pourquoi , parce que dans cette filière , l’Etat pompe des sommes folles sur des volumes colossaux .
comment expliquez vous que le litre de super sans plomb soit aux USA de 0,73 € alors qu’il est de 1,48 € chez nous
d’où vient cette différence de 0,75€ /l ??
Ce n’était pas le cas de la banane et des transports collectifs dans lequel l’état pompait très peu.
Dans le cas du rhum, l’état pompe beaucoup mais sur des volumes très faibles.
De plus , il y a toujours eu collusion entre les multinationales pétrolières et l’état… »je prend ca et tu prend ca » …sur le dos de qui ? sur le dos du consommateur .
les gérants de stations services ne représentes plus rien , puisque, par leur contrat , ils sont la solde des compagnies pétrolières.
mettre de l’ordre dans cette profession , serait de faire baisser les prélèvements de l’état …mission quasi impossible.
par contre, Mme Rosamond , pourrait s’intéresser aux pb des collectivités territoriales et à :
leurs dépenses inconsidérés ,
leur mauvaise gestion
et à la future organisation optimisée , par la diminution du mille feuille administratif
ne répondez pas comme certains organismes socio professionnels : » c’est pas notre rôle , nous on parle des entreprises et de l’économie » lorsqu’on sait que tout cela est étroitement lié et que + d’état-collectivité = plus de chômage et moins de développement économique .
Nos chers politiciens qui promettent monts et merveilles à notre population, en cette veille d’élections, ont oublié que notre cher Aimé Césaire nous a invités à ne pas être ‘des marionnettes dans le carnaval des autres’.
Je fais partie de ceux qui ayant regardé des émissions intéressantes et instructives(celles qui passent à 22h00 ou 23h45 alors que de nombreuses séries télévisées peu instructives passent entre 17h et 18h45)ont compris que les patrons pétroliers veulent mettre à genoux le Ministre des outre-mers, comme il le font avec les pays producteurs de pétrole africains auxquels ils dictent leurs lois, voire pillent de leur or noir, depuis des années.
» ils portent au niveau du grand art la posture jusqu’au-boutiste alors qu’ils ont été pris avec la main, voire tout le corps, dans le pot de confiture. Et qu’ils s’y vautrent depuis longtemps ! »
Les temps changent:
C’est la première fois que je lis un article de Madame la rédactrice qui ne tire pas sur les salariés en grève et qui écrit des patrons sont pris « tout le corps dans le pot de confiture ».
Sonjé: pécheurs/chauffeurs de bus/taxicos/employés des hôtels…
Le décret qui devait sortir sans discussion malgrè le refus du conseil régional, du conseil général de 5 sur 6 parlementaires et de toute le filière a finalement été amendé donnant satisfaction à la Réunion qui n’est pas dans le même contexte des DFA.
Si un ministre de la culture décidait de prendre un décret, sans discussion,indiquant comment organiser la « filière presse » depuis ceux qui ont « tout le corps dans le pot de confiture » jusqu’aux chauffeurs livreurs du quotidien local ou de l’animatrice radio ou télé, quelle serait la réaction de Madame la rédactrice?
Au moment ou on se dirige vers une sortie de conflit,
combien de centimes de baisse LUREL lorsque j’irai faire le plein dès l’ouverture de ma station habituelle?
sur la banane, elle fait un sacré zapping sur l’épandage, le chloredécone, et donc sur le mépris exercé sur la population
sur le rhum et sur la survie de cette filière grace à des subventions qui sont accaparés par des acteurs d’autres secteurs dont celui de la distribution, et que c’est une vache à lait, un alibi pour leur business
Elle zappe aussi le fait que le rhum est controlé en grande partie par des sociétés qui ne sont pas martiniquaises ou que le rhum est juste une branche de grands groupes locaux
Il n’y a que Neysson qui résiste à cette « mutation ».
Le parallèle est assez étrange entre le pétrole qui n’est pas une production locale et le reste.
et tiens elle oublie comment les planteurs békés ont bloqué l’aéroport et le Fort Saint Louis en manipulant les petits planteurs
Cela ressemble beaucoup à ce que nous vivons avec Total et les gérants !!
Je profite de cet écrit car n’étant pas inscrit dans les réseaux sociaux, pour soumettre l’idée d’afficher publiquement la décision commune de boycotter, (ne pouvant se permettre le luxe de se passer de carburant), les surfaces de ventes des stations services en accrochant un ruban rouge (clin d’œil aux bonnets rouge) aux antennes de nos véhicules.
Le manque à gagner de ces surfaces, à priori très rentables pour les gérants des stations services, leur permettra peut-être de mesurer l’ampleur des pertes infligées aux autres entreprises et salariés de notre île. Et je n’ose parler des retombées négatives dans le secteur touristique.